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Dossier de la Rédaction

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Incontournable solidarité


Dans le petit marigot politique camerounais où les petits poissons ont l’ambition de manger les caïmans, une déclaration de Paul Biya, au milieu des années quatre-vingt dix, lui a valu tous les sarcasmes.

Le président de la République parlait alors du bout du tunnel. Lui l’apercevait et nous l’annonçait.

Les plus gentils expliquaient que c’est sa position à l’avant du très long train qui lui donnait le privilège de voir ce que les autres voyageurs n’apercevaient nullement. Certains, sur un ton définitif, disaient que Paul Biya voulait juste endormir les populations qui se serraient la ceinture depuis une dizaine d’années sous l’ajustement structurel. Mais le temps a passé. Et les faits ont fini par donner raison à Paul Biya. Finances publiques assainies, dette allégée, grands projets en voie de réalisation, etc. Le Cameroun ne se bat plus pour glaner de maigres ressources et assurer ses lendemains. Les Grandes Ambitions ont défini le cap. En valorisant ses atouts, le Cameroun trace sa voie pour être un pays émergent à l’horizon 2035. Le pays a retrouvé de l’ambition. Il veut se donner un grand destin.

Sa capacité à voir plus loin et plus vite que beaucoup d’autres, Paul Biya la déploie également sur la scène internationale. Nous n’évoquerons pas ici la gestion magistrale du dossier Bakassi dont les premiers pas ne firent pas sauter d’enthousiasme – pour dire le moins ! – certains de nos compatriotes. Mais plutôt relire une vieille prédiction du président Biya sur les rapports économiques internationaux. « Si nous dressions un bilan rapide de ce que nous vivons actuellement, les mots qui reviendraient le plus souvent seraient crise, conflits, pauvreté, ignorance, maladie, catastrophe ou injustice ». Ce n’est pas jeudi dernier, à l’occasion de son discours devant la 65e session de l’assemblée générale des Nations Unies, que Paul Biya l’a dit. C’était en … 1988 !

A peine six ans après son accession au pouvoir à la tête d’un pays durement frappé par la crise économique, il avait le courage de dire des vérités crues : « le bilan économique de ces dernières années est désastreux. Le déséquilibre s’accentue (…) Nous ne voulons plus être des assistés (….) Les prix de nos produits de base ont atteint le niveau le plus bas enregistré depuis une cinquantaine d’années ». Et d’introduire alors une notion qui, aujourd’hui, apparaît comme une nouveauté : le partenariat gagnant-gagnant : « Aider les pays en développement à sortir de la crise revient à créer de nouveaux débouchés pour les pays industrialisés, de nouveaux marchés pour leurs produits ».

A intervalles réguliers, Paul Biya a fait des piqûres de rappel sur ce thème qu’il croyait de bon sens. Mais certains imaginaient alors que de se servir à moindres coûts et abondamment dans la riche corbeille en matières premières des pays pauvres leur garantissait la paix. Hélas ! Des pauvres d’entre les pauvres, comme ceux de Somalie, troublent la quiétude internationale avec deux ou trois pirogues et des arbalètes. Mais, au sein même des pays riches, des richesses virtuelles trop facilement engrangées ont fini par faire craquer le système capitaliste que l’on croyait inoxydable.

Paul Biya revient donc à la charge : « pour des raisons éthiques ». L’extension de la pauvreté impose « à tous un devoir de solidarité », prend-il la peine de rappeler. Un devoir pour que l’humanité qui sommeille en chacun des Hommes se mette au service de l’Humanité.


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