L’approbation par le chef de l’Etat du plan de redressement de la compagnie nationale aérienne constitue un motif d’espoir pour une relance des activités de Camair-Co. On sait que l’entreprise connaît depuis quelque temps des turbulences intermittentes, dont certaines véritablement violentes et pernicieuses. La sanction présidentielle augure par conséquent des lendemains qui chantent et marque l’aboutissement d’un processus méthodique.
L’on se souvient, en effet, que Boeing Consulting, suite à un accord passé avec le Cameroun le 16 décembre 2015, avait rendu le 14 juin 2016 un rapport définitif, après un pré-rapport approuvé par le gouvernement trois mois plus tôt. Dans un entretien à votre journal (CT du 21 juin 2016), le ministre des Transports assurait que « sous la forte impulsion du chef de l’Etat, le gouvernement est en train de prendre des mesures énergiques pour redresser Camair-Co ». Sans dévoiler le contenu du rapport confectionné par Boeing Consulting, M. Edgard Alain Mebe Ngo’o avait néanmoins indiqué que l’on pourrait s’acheminer vers la mise en œuvre d’un réseau de 27 destinations, dont neuf domestiques, 13 régionales et cinq inter-continentales. Et ce, dans l’optique de parvenir à des taux de remplissage convenables.
S’agissant de la flotte, Camair-Co devrait pouvoir acquérir sur cinq ans 14 avions. Ce qui permettrait alors de suppléer l’insuffisance caractérisée de la compagnie dans ce domaine au double plan quantitatif et qualitatif. Toutes choses qui induisent un déficit d’exploitation mensuel de 1,5 milliard de F. Sans compter une dette fournisseur abyssale d’autant plus handicapante que la dette de certains fournisseurs dits bloquants est exigible à court terme. Le cas notamment des loueurs d’avions, des services d’assistance au sol, des fournisseurs de carburant…
Les usagers de Camair-Co et l’opinion nationale ont certainement hâte de voir se traduire dans les faits le redressement d’une structure dont la naissance a fortement caressé en son temps la fierté nationale de nos concitoyens. L’on n’est pas près d’oublier, à cet égard, le rayonnement considérable glané par le Cameroun à travers le monde dans le sillage des aéronefs de cette compagnie chère au cœur des fils de ce pays. Pour celle-ci, une nouvelle page semble s’ouvrir en même temps que des perspectives reluisantes. A condition que soient exorcisés sans attendre les démons d’un passé plus ou moins tumultueux qui ont plombé jusqu’ici l’envol de l’« étoile du Cameroun ».