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Dossier de la Rédaction

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Retour progressif à la normale à Kentzou

Retour progressif à la normale à KentzouAprès la chaude nuit du 23 au 24 mars, la ville attend toujours la libération de Gérard Djazet Ndoumtio, gardien de la paix principal, enlevé par des rebelles centrafricains, basés à Gamboula, à treize kilomètres de Kentzou. Les événements qui se sont déroulés à Bangui ont laissé des séquelles dans les villes frontalières camerounaises. Kentzou, cité frontalière la plus proche de la capitale économique de la république centrafricaine, Berberati, précisément à 90 kilomètres, a payé le plus lourd tribut. Les autorités administratives parlent d’un retour progressif au calme depuis quelques jours. Mais, il reste que le policier, Gérard Djazet Ndoumtio, en service à Kentzou, n’est pas toujours libéré par les rebelles qui l’ont enlevé dans la foulée de l’attaque perpétrée dans la nuit du 23 au 24 mars 2013. Des sources affirment que ce policier est gardé dans le camp des rebelles à Gamboula, à treize kilomètres de Kentzou. Les populations, elles, restent toujours inquiétudes, même si elles sont quelque peu rassurées par la présence dissuasive des éléments de forces de maintien de l’ordre. « Nous avons reçu le renfort des éléments du deuxième BIR et de la police, depuis le 25 mars. Ils sont venus de Bertoua, à la demande du gouverneur de l’Est, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, qui, au lendemain de la nuit chaude est venue personnellement dans notre cité, nous réconforter et témoigner le soutien du gouvernement et du chef de l’Etat », affirme le maire de Kentzou, Louis Aimé Belekou.

Dans le marché de Kentzou, les activités tournent au ralenti. Les affaires ne marchent pas comme d’habitude : les bars et échoppes attendent désespérément des clients à longueur de journée. Certains commerçants sont affalés devant leur boutique, sans rien vendre. D’autres scrutent l’horizon. Seules quelques boutiques qui offrent les denrées de première nécessité sont ouvertes. Ce n’est pas la grande affluence. Les gens sont sur le qui vive et ont peur d’exposer leurs marchandises. Et ceux des commerçants qui traitaient directement avec leurs homologues centrafricains ont carrément mis les clés sous le paillasson, en attendant le retour définitif au calme. « Vous avez passé deux jours avec nous, vous-mêmes vous voyez ce que nous vivons. Ça ne va pas. On ne dort pas bien. On espère que ça va aller ! », se console Sehou, commerçant au marché de Kentzou.

Attaque

Mais pourquoi les rebelles ont-ils attaqué Kentzou, chef-lieu de l’arrondissement de Bombé, petite ville camerounaise et accessoirement poumon économique de Berberati, capitale économique de la République centrafricaine ? Des sources précisent que l’on a observé des mouvements des individus suspects, dont certains ont tôt fait de les considérer comme des rebelles, dans cette ville frontalière depuis le 20 mars 2013. C’est ce jour-là que le sous-préfet, Dominique Nyangse, a tenu une réunion de sécurité, pour demander aux forces de maintien de l’ordre de procéder aux interpellations de toute personne suspecte. Dans l’application de ces mesures, deux individus aux comportements bizarres sont alors interpellés et gardés à vue à la cellule de la brigade de la gendarmerie, dans la soirée du 20 mars. Le lendemain, deux autres suspects sont arrêtés et gardés à vue au poste de police des frontières de Kentzou. Les populations locales, apeurées, découvrent derrière le poste de police un sac contenant 376 munitions. Les rebelles qui rôdaient autour de la ville sont au courant. Les quatre suspects sont leurs camarades d’armes. C’est ainsi qu’ils échafaudent des plans pour libérer les leurs. Ils lancent l’assaut sur Kentzou dans la nuit du 23 au 24 mars, aux environs de 2 heures du matin. Les locaux de la brigade de la gendarmerie sont saccagés et une partie incendiée. Les bureaux de poste frontière de sureté nationale sont également vandalisés. Les quatre gardés à vue sont libérés et récupérés par les rebelles. Deux sont formellement identifiés : Adoumamra Tadingar, né le 1er janvier 1976 à Maro et son neveu Betara Ernest, né le 2 mars 1990 à Ngakon, tous deux de nationalité tchadienne et détenant des laissez-passer tchadiens. Les dégâts de cette attaque sont considérables : le mur de la cellule de la brigade de gendarmerie est éventré ; deux pistolets automatiques, un fusil d’assaut un chargeur de 20 minutions sont emportés. Et un policier enlevé. « Ils ont opéré comme des professionnels de la guerre ! », se lamente le sous-préfet.

Aux dernières nouvelles, les rebelles, estimés à trois cents et repartis en deux camps dans la ville de Gamboula, annoncent dans les prochains jours la libération du policier camerounais enlevé, et ceci, contre la réouverture des frontières, pour se ravitailler en vivres et en matériels de couchage à Kentzou où selon des villageois, ils font des interventions sporadiques. « Nos frontières, arguent les autorités camerounaises, n’ont jamais été fermées. C’est plutôt les nouvelles autorités de Bangui qui ont décrété le couvre-feu sur leur pays. » Des sources révèlent que ces rebelles ont procédé à un vaste enrôlement des jeunes dans leurs rangs, les 26 et 27 mars. Des jeunes et moins jeunes, de nationalité camerounaise et centrafricaine, à qui ils ont distribué les armes et les tenues. Notre source parle de 115 éléments dont certains seraient des guides ou motos-taximen, transformés en motards. Le sous-préfet de Kentzou, qui veille au grain au quotidien, appelle les populations à une franche collaboration avec les autorités administratives, les forces de maintien de l’ordre, pour dénoncer les agissements des rebelles sur notre territoire. Les prochains jours seront plus rudes, puisque l’effectif des rebelles ne fait que grossir et le ravitaillement en vivres devient de plus en plus difficile. Un problème humanitaire se profile à l’horizon.




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