Camerounais et Tchadiens ont sillonné les principales artères du chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord samedi dernier.

Peut-être c’est devenu un phénomène de mode. Mais au-delà du simple mimétisme, « la marche de Maroua, samedi dernier est assez significative », tient à préciser Dr Abel Addel Gwoda, philosophe-politiste, l’un des organisateurs. En effet, les populations de la région de l’Extrême-Nord, principale région touchée par les attaques terroristes de Boko Haram, ont voulu à leur tour être reconnaissantes face aux multiples réactions qui viennent des quatre coins du Cameroun et du monde en faveur des forces de défense et des victimes de la guerre. C’est du moins la particularité qu’a voulue apporter le Collectif des associations de l’Extrême-Nord qui a organisé cet évènement. Plus de 8 000 personnes se sont manifestées. Avec ou sans T-Shirt, ils ont arpenté les rues de la ville de Maroua. « Nous voulons dire au monde entier que nous sommes sensibles à leur compassion, aux forces de défense que nous sommes avec elles et à Boko Haram que nous le vaincrons », explique le leader de l’organisation, Dr Abel Addel Gwoda.

Pour le président du Conseil national de la jeunesse du Diamaré, Salmana, « l’affluence remarquée montre combien les populations de l’Extrême-Nord sont contre ces exactions de la secte Boko Haram. Nous voulons dire que c’est Boko Haram qui est plutôt Haram et non l’occident», dit-il.

Partie du carrefour de la préfecture du Diamaré, la marée humaine a traversé le « Pont vert », puis elle a emprunté la rue Domayo avant de chuter à l’esplanade des services du gouverneur. Un parcours de 6 km environ. Là, les marcheurs ont été accueillis par les autorités administratives parmi lesquelles Ernest Ewango Budu, le préfet du Diamaré, et Albert Sidi, chef de la Division des affaires économiques, sociales et culturelles, représentant du gouverneur de l’Extrême-Nord.