Les bénéfices d’une synergie entre le monde de la recherche et celui des affaires présentés mardi à Douala.
Un double événement et une proposition forte. Le siège du Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) a abrité mardi, 31 mai, l’ouverture officielle de la 3e édition des Journées de l’Entreprise et celle de la 5e édition de l’Université du GICAM. Le thème de cette dernière tourne, cette année, autour du concept d’entreprise championne. Et l’opportunité de croître, d’investir dans des secteurs porteurs, a été présentée au mouvement patronal par le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Le Dr. Madeleine Tchuinte, mettant de la conviction dans ses propos, a invité le monde de l’entreprise à investir dans celui de la recherche, la recherche camerounaise, dont les résultats, certes souvent « discrets », n’en sont pas moins éloquents.
« Le MINRESI est convaincu que la valorisation des résultats de la recherche scientifique et des innovations technologiques garantira le renforcement de l’essor, de la croissance et de la compétitivité de notre économie », a déclaré Madeleine Tchuinte. Le schéma esquissé est le suivant : la recherche œuvre pour accompagner les entreprises dans leur quête permanente d’innovation de produits, de procédés d’organisation et de marketing ; en retour, les entreprises consentent à procurer les moyens nécessaires à l’amélioration des performances de la recherche. Du gagnant-gagnant, en somme.
La démarche d’hier, il faut le dire, n’est pas le premier rapprochement initié entre la communauté des chercheurs et celle des affaires au Cameroun. La ministre a ainsi rappelé la participation du MINRESI à l’assemblée générale du GICAM du 17 décembre 2015, et la signature ce jour-là d’une convention de partenariat avec la Chambre de Commerce. Dans le même esprit, une autre convention a été signée hier, entre le ministère et le GICAM. Elle fixe les modalités de collaboration en vue d’améliorer la compétitivité de l’économie camerounaise, à travers la promotion du partenariat public-privé axé sur la valorisation économique des résultats de la recherche scientifique.
Au MINRESI il n’y a pas de doute : si les entreprises s’engagent comme cela est espéré, le secteur de la recherche scientifique et de l’innovation sera le moteur « qui va propulser notre pays à l’émergence ».
D’après le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, cette marche vers l’émergence ne saurait s’effectuer sans le monde des affaires. Louis-Paul Motaze, qui a officiellement lancé les travaux, a déclaré que l’émergence d’entreprises championnes est une nécessité aujourd’hui. La baisse du cours de nombreuses matières premières et le fait que divers projets structurants arrivent en fin d’exécution (les investissements y relatifs jouaient sur la croissance pendant les années de construction) appelle, selon le MINEPAT, « une plus grande synergie Etat-Secteur privé ».
