Une formation disparate ne peut conduire qu’à des dérapages. Et cela s’observe sur les routes camerounaises, avec des accidents de circulation à répétition, dont les erreurs humaines sont en cause dans la plupart des cas. Et les experts du transport estiment que le problème proviendrait de la formation à la base. D’abord, la plupart des auto-écoles répertoriées dans le pays (plus de 750), évoluent en marge de la réglementation. En plus, il y a une profonde disparité dans les contenus d’enseignements dispensés. Ce, en fonction des écoles, des promoteurs et même des régions.
Si jusqu’ici, à la faveur de la réforme du permis de conduire, les pouvoirs publics ont pu harmoniser l’examen d’accès au document, par ailleurs, numérisé et donc, plus sécurisé, le problème de fond est resté entier. Celui du contenu même de la formation des conducteurs. A en croire Frederick Mbouna, premier vice-président du Syndicat national des exploitants des auto-écoles du Cameroun (SNEAEC), « les manuels utilisés dans nos écoles sont vieux de plusieurs dizaines d’années. Pourtant, la signalisation a évolué entre-temps. Et puis, dans pratiquement tous les pays du monde, la formation est harmonisée, de même que les règles et les pratiques ». Au Cameroun donc de se mettre à la page. Chose en cours, avec l’élaboration de nouveaux documents. Un manuel de formation à la conduite-automobile et un manuel des procédures à l’examen du permis.
La semaine dernière, les deux ouvrages ont été soumis à examen au ministère des Transports. Et selon Frederick Mbouna, « les exploitants d’auto-écoles ont plutôt bien accueilli cette autre réforme. Ça permettra à l’enseignant d’avoir la réglementation Cemac qui est en vigueur depuis quelques années. Les signalisations universelles ont été adoptées ». Notre source explique qu’il est proposé que désormais, la formation dure au moins 48 heures de théorie et 22 heures de pratique. Au niveau de l’examen, « on souhaite qu’il y ait une session tous les 45 jours, que les centres d’examen soient clairement définis et qu’il y ait interchangeabilité des candidats entre les centres pour faire face aux fraudes, etc. » Les experts ont produit les documents, les intervenants de la chaîne l’ont enrichi. Ne reste plus qu’au ministre des Transports de les valider et de les mettre en application. Là, on affirme déjà que l’usage des manuels sera obligatoire dans toutes les auto-écoles du pays.
