La panne ayant jeté le quartier dans le noir durant plus de deux semaines a été réparée lundi soir.
La musique retentit de plus belle au quartier Kondengui, précisément derrière la chapelle. Les appareils électriques sont à nouveau branchés et les populations ont visiblement retrouvé le plaisir de vivre dans ce quartier. Sur les visages d’un bon nombre hier matin, l’on pouvait lire la joie et le soulagement. « C’était très difficile sans électricité. Si c’est pénible de passer deux jours dans le noir, combien de fois plus de deux semaines. Nous sommes apaisés parce qu’on n’en pouvait plus », reconnait l’un d’eux. Et il n’est pas le seul. Plus loin, un autre ajoute : « C’est comme si nous n’étions plus à Yaoundé. Toutes les petites provisions que nous avions réservées sont avariées. La lumière est revenue, on espère seulement que c’est pour longtemps.»
C’est pratiquement le vœu de toutes les personnes résidant derrière la chapelle Kondengui. Parce que durant plus de deux semaines, elles affirment avoir vécu sans électricité. « La raison, explique-t-on à Aes Sonel, c’est la surcharge causée par des branchements anarchiques qui ont provoqué la panne d’un câble BT de sortie aéro-souterrain. Fil transportant l’énergie électrique du transformateur aux ménages.» A la question de savoir pourquoi la société de distribution de l’énergie électrique a pris plus de deux semaines pour réparer la panne, notre source indique : « Dès qu’il y a un problème dans un quartier, des équipes se mettent au travail. Ce temps nous a permis de détecter le problème et de trouver des équipements adéquats pour un rétablissement durable de l’électricité. » Et depuis lundi soir poursuit-elle, un câble neuf y a été installé et les populations ont pu rallumer leurs ampoules.
A en croire notre informateur, ce n’est pas parce que les habitants ont manifesté leur mécontentement dans la rue lundi matin, que le travail a été fait dans l’après-midi. Non, rétorque-t-il. « Nous étions en plein déploiement et c’est lundi qu’on devait remplacer le câble défectueux», soutient notre source. Cependant souligne-t-on dans cette structure, les populations même seraient à l’origine de ces incidents. Car dans chaque zone, Aes-Sonel installe des équipements, un transformateur notamment, correspondant à la demande. Mais dans certains quartiers, Mokolo, Ngoa-Ekelle, Etam-Bafia et Kondengui particulièrement, certains font du trafic du courant électrique leur sport favori. C’est ce surplus, insupportable pour les équipements qui crée ces perturbations. Des comités de lutte contre la fraude ont été mis en place par la société, mais le mal perdure. Avec ce cas qui n’est pas isolé pour Aes Sonel, la veille déjà permanente va s’intensifier à Yaoundé comme dans d’autres villes du pays.
