Recommandation de l’Observatoire de la couverture médiatique des élections dans son rapport publié lundi.
L’Observatoire de la couverture médiatique des élections, structure indépendante de monitoring des médias mise en œuvre par l’Ong Journalistes en Afrique pour le Développement (Jade) et le Gret (Ong française) grâce à un financement de l’Union européenne, a rendu public, lundi à Douala, son premier rapport d’observation sur la période du lundi 28 mai 2013 au vendredi 27 juin 2013.
« Il s’agissait pour nous d’observer comment les médias traitent l’information politique en période hors campagne », précise Jean Vincent Tchienehom, président de l’Observatoire. Il ressort de cette observation que « l’information politique (la vie des partis politiques et leurs activités) en période hors campagne électorale est loin d’être une priorité pour les médias ». Le rapport précise que dans la presse écrite, elle a occupé seulement 52 sur 2 668 pages publiées au cours de la période d'observation. Soit à peine 2% de l’espace. En radio, elle représente à peine 10 min 15 secondes en 30 jours (608 secondes en traitement cumulé), soit à peine 21 secondes par jour pour les trois stations de radio observées (02 à Yaoundé et 01 à Douala). En télé, les 04 chaînes observées n'ont réservé à l'information politique que 14 mn 40 s soit moins de 30 s par jour. 9 journaux (dont tous les quotidiens), quatre télévisions et trois stations de radios sont concernés par l’enquête.
Pour l’Observatoire la faible « part » de l’information sur la vie politique peut s’expliquer à trois niveaux. « Une première lecture concerne la perspective organisationnelle des états majors de ces partis. Cette hypothèse est fondée sur la structure et la finalité de ces organisations politiques, pour qui, l’activité politique se résume à la compétition électorale ». En second lieu, « la politique est loin d’être au centre de la vie des citoyens. » Enfin, « les médias se contentent d’être de simples relais de l’information venant des partis politiques, sans initier par eux-mêmes des enquêtes sur la vie politique du pays ». Aussi, comme recommandations, l’Observatoire préconise que les médias accordent plus d’espace au débat politique, en sollicitant plus souvent les avis des acteurs politiques, dans le cadre d’enquêtes spécifiques et dont les sujets sont préparés. Par ailleurs, les journalistes sont invités à privilégier un traitement équilibré de l’information pour donner au public toute la palette des opinions, afin de mieux éclairer leurs choix politiques.
In fine, l’Observatoire de la couverture médiatique des élections souhaite contribuer à une couverture équilibrée de la campagne électorale et du double scrutin à venir au Cameroun.
