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Dossier de la Rédaction

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Le casse-tête permanent du Transport urbain

Le quartier Oyom-Abang à Yaoundé. Il n’est que 6h du matin, mais déjà les abords de route sont bondés de monde. Sur les trottoirs, attendant un taxi jaune ou toute autre occasion de transport

permettant de quitter le quartier : des commerçants, des fonctionnaires et de nombreux élèves. « Depuis deux semaines, il faut sortir très tôt pour espérer arriver à l’école ou au travail à l’heure, quand on ne dispose pas de sa propre voiture. Il faut parfois attendre 45 minutes à une heure, avant de trouver un taxi, un « clando » ou un particulier qui accepte volontiers d’aider quelques personnes », explique un jeune homme. Face à l’offre limitée en véhicule de transport, il faut faire des propositions alléchantes pour qu’un taxi daigne s’attarder. « Nous payions habituellement 100 Frs sur cette ligne ralliant Mokolo. Maintenant, c’est 200, 300 parfois 500 Frs ou rien. Certains soirs, j’ai dû rentrer à pieds parce que je n’avais que 200 Frs et que les transporteurs exigeaient 500 Frs », explique un autre habitant du quartier.

Cela fait bientôt deux semaines que la préfecture du Mfoundi a lancé une vaste opération coup-de-poing contre les transporteurs clandestins à Yaoundé. Trois jours après le début de cette campagne d’assainissement du secteur, 250 véhicules sans papiers ont été saisis et mis en fourrière. Les propriétaires sommés de payer des frais de fourrière s’élevant à 25 000 Frs, puis de se conformer à la règlementation en vigueur, traînent les pieds. Conséquences, seuls les véhicules disposant d’une carte grise, de la vignette, d’une assurance et de la visite technique en autres se déplacent. Du coup, la circulation est plus fluide. Mais, les populations trinquent. Surtout les habitants des quartiers périphériques desservis pour l’essentiel par les « clandos » et les motos-taxis. Et avant qu’elle n’aille plus loin, l’opération qui handicape de nombreuses personnes remet déjà sur le tapis la question des services de transport de masse dans la ville de Yaoundé et au-delà.

« Depuis la faillite de la Société des Transports du Cameroun (Sotuc), les pouvoirs publics n’arrivent pas à apporter une solution adaptée au problème du transport en commun dans nos villes. A Douala, il y a eu des initiatives privées qui fonctionnent bien mais restent marginales. A Maroua, une initiative de la mairie a été lancée l’année dernière. Elle a bien démarré et rencontré l’adhésion des populations, mais je ne peux pas dire à ce jour si elle a réellement prospéré. A Yaoundé, le projet Le Bus est un échec cuisant qui en plus engloutit de l’argent inutilement. Il est temps d’arrêter les frais et de penser à quelque chose d’adapté, une réponse globale », explique Jean-Jacques N., membre d’un syndicat de transporteurs, observateur averti. Pour lui, c’est l’absence d’offres efficaces relativement au transport urbain qui a fait le nid des « clandos » et autres « bend-skin ». « Donner la chasse à ces derniers aujourd’hui alors même qu’aucune solution de rechange n’est proposée aux populations qui doivent aller travailler tous les jours, c’est mettre la charrue avant les bœufs. C’est même de la provocation pure et simple ! », assène-t-il. Aux autorités compétentes de voir.




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