Les propriétaires devront rembourser les 130 millions investis par la Communauté urbaine de Douala pour faire « dynamiter » la bâtisse par le Génie militaire.

L’immeuble « à problèmes » de type R+3 d’une hauteur de 13,4 m situé au lieu dit « Météo » sis à Bonapriso et obstruant un drain, cause de multiples inondations, a été démoli dans la journée du samedi 9 août 2014. Sa destruction est l’œuvre du Génie militaire qui a procédé à une « démolition contrôlée » à l’aide d’explosifs, selon le colonel Jackson Kamgaing, commandant du Génie militaire de Douala.

De sources militaires, la démolition contrôlée consiste à détruire un bâtiment à l’explosif tout en maitrisant à la fois la direction de chute dudit bâtiment et les effets destructeurs de l’explosif en vue de préserver l’intégrité physique des structures environnantes. Dans le cas de l’immeuble de Bonapriso, sa destruction était d’autant plus difficile à cause de la présence d’un drain effondré, cause de la suspension de certaines semelles de poteaux. Ce fait étant à l’origine de l’incertitude quant à la prédiction exacte de chute de l’immeuble.

Par ailleurs, la proximité des bâtiments et immeubles accolés à l’immeuble augmentait également les risques de dégâts collatéraux. Heureusement, « tout s’est bien passé ». « L’immeuble s’est effondré en 5s sans dommages aux structures environnantes », confie le colonel Jackson Kamgaing. Avant l’explosion, des mesures de sécurité préparatoires ont été mises en place, notamment l’évacuation des populations situées à l’intérieur du périmètre de sécurité.

Le gouverneur du Littoral, Joseph Beti Assomo, est descendu sur le site de l’immeuble détruit ce lundi 11 août 2014, afin de constater le travail du Génie militaire à la demande de la Communauté urbaine de Douala (Cud). « Le travail a été fait avec beaucoup de minutie et de professionnalisme. Je félicite le Génie militaire, car nous avions des appréhensions par rapport à l’issue de l’opération », déclare le gouverneur, tout en encourageant la Cud pour son combat contre l’incivisme rampant.

En outre, il a souhaité que soient appliquées les dispositions de la loi qui prescrivent que les frais de démolition soient assumés par le « délinquant », ce dernier ayant été sommé à plusieurs reprises d’arrêter ses travaux, en vain. C’est donc quelque 130 millions de F selon Fritz Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement auprès de la Cud, que devrait rembourser le propriétaire de l’immeuble.

Pour l’heure, des travaux complémentaires seront effectués sur le site pour enlever les gravats et déblayer le drain obstrué, pour le raccorder à sa partie avale. Les inondations dans ce quartier ne devraient plus être qu’un mauvais souvenir.