Le réalisateur camerounais a présenté vendredi dernier à Yaoundé sa troisième fiction.

Un lieu : Yaoundé. Une période : 2011. Une histoire : celle d’un père de famille irresponsable. « Deuxième bureau », le troisième film de Dieudonné Nana, a été présenté vendredi en avant-première. Il met en scène le quotidien d’une famille dont les parents vivent en concubinage depuis 20 ans. Ils ont quatre enfants à charge, mais le père, Joseph Obama, cadre dans une société de construction de bâtiments, a une maîtresse. Sa passion pour cette dernière l’amène à délaisser sa famille. Il ira même « vivre » trois mois durant avec sa nouvelle conquête, abandonnant ses enfants à sa concubine – une femme qui a elle-même un passé peu clair.

Mais la magie de l’amour adultérin ne dure qu’un temps. La stabilité financière du père vient à rencontrer des perturbations. Le dénouement est facile à envisager. Mais celle de Dieudonné Nana est atypique car palpitante, et même tragique.

Au-delà de la pertinence du sujet abordé, ce film s’illustre par son scénario, lequel comporte nombre d’ingrédients distinctifs des bonnes productions : du comique, de l’action, de l’amour, du suspense… Mais quelques soucis d’ordre technique sont à relever : une variation désagréable du volume du son suivant les scènes, des images parfois surexposées, des bruits de fond ou sons d’ambiance élevés, rendant inaudibles les dialogues. A noter également, des jurons poussés par le personnage principal en des passages où le silence et la mine exprimeraient mieux les sentiments. Malgré tout, le public venu plutôt nombreux dans la salle de l’Hôtel Mérina adaptée pour la circonstance a aimé, et c’est peu dire. Dieudonné Nana a reçu une « standing ovation » spontanée à l’extinction du projecteur. Il en a profité pour présenter aux spectateurs les acteurs de ce long métrage de 125 mn, dont Ali Mvondo et Rosalie Essindi aux principaux rôles. La sortie en salle est prévue dans les tout prochains jours.