Ce personnage mythique de la sphère comique renait dans un spectacle réussi, mais peu couru à l’IFC de Yaoundé.
Au moment où les lumières de l’Institut français de Yaoundé s’éteignent, laissant les projecteurs se braquer sur la scène, la salle n’est pas comble, mais qu’importe, « The show must go on ». L’Oncle Otsama, en professionnel expérimenté, fait une entrée applaudie par les spectateurs présents. Le grand retour de ce personnage mythique de l’humour camerounais, qu’incarne Daniel Ndo, s’est compté en sketchs courts, autour d’un feu. Façon soirée au village, Daniel Ndo a enchaîné gags, blagues, satire, arrachant au passage un fou rire aux spectateurs. Sur les planches, l’Oncle Otsama reçoit l’appui de comiques en herbe, formés par l’artiste durant un stage.
Une cure de jouvence pour les blagues du comédien, car en figurants ou en personnages plus actifs, le jeu des novices a souvent donné du piquant à des sketchs revisités par l’humoriste. Daniel Ndo, adepte de l’humour thérapie, a remis ça vendredi dernier. Sa marque de fabrique, des histoires brèves, mais riches en leçons. Un humour engagé, si l’on considère les thématiques du spectacle. L’humoriste s’insurge contre la corruption et le pouvoir nombriliste des autorités décentralisées, dans un sketch où il parodie un sous-préfet impétueux et craint de tous dans un petit village. Il se révolte contre les époux infidèles à leurs femmes, les femmes se rebellant face à l’autorité de leur mari, les belles-mères matérialistes et les discriminations faites aux personnes handicapées.
Des pics envoyés à toutes les couches de la population, une manière de sensibiliser par le rire. Et malgré son long retrait des planches et le temps qui passe, Oncle Otsama n’est décidément pas hors du coup. Il sait ce qui séduit et amuse la nouvelle génération. Des blagues portées sur le sexe, bien sûr, avec des allusions cocasses sur les « sexagénaires ». Comme un phénix, Oncle Otsama renaît de ses cendres, plus drôle que jamais, bien que la phase n°1 de son retour à l’IFC n’a pas connu l’affluence escomptée. Pour ceux qui ont manqué ce come-back, une deuxième chance leur est offerte ce vendredi à la paroisse de Messamendongo.
