L’armée camerounaise a achevé jeudi le déploiement de 120 hommes en République centrafricaine déclenché sur très hautes instructions du président de la République. Une seconde vague de quarante soldats arrivés du camp militaire de Koutaba a embarqué jeudi à l’aéroport international de Yaoundé de Nsimalen pour la capitale Bangui, après une première vague de 80 hommes mercredi dernier. Objectif : remplir la double mission de dissuasion et d’interposition entre les forces armées centrafricaine (Faca) et la coalition rebelle Seleka, a indiqué mercredi le général René Claude Meka, chef d’Etat-major général des armées, lors d’un échange avec la presse. L’enjeu est, selon lui, de favoriser « les négociations » en empêchant « l’affrontement ».
Ce déploiement fait suite à une décision des dirigeants des pays-membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) qui compte une dizaine de pays. Elle est intervenue au regard de la poursuite des hostilités par les rebelles de la Seleka, malgré l’ultimatum d’une semaine donné par l’organisation sous régionale le 21 décembre dernier pour un retrait des villes occupées.
Les troupes camerounaises, de la valeur d’une compagnie militaire, ont rejoint celles du Congo et du Gabon en Rca, pour ainsi renforcer les effectifs de la Mission consolidation de la paix en Afrique centrale (Micopax). Cette force de paix stationnée en Centrafrique depuis 2008 sous l'égide de la Ceeac dispose déjà d’autres éléments de l’armée camerounaise déjà déployés à Paoua, à 100 km de la frontière entre nos deux pays. La Micopax dont le but était d’œuvrer à la stabilisation de la Centrafrique, a vu son mandat transformé en mission d'interposition, suite à une réunion ministres des Affaires étrangères de la Ceeac vendredi dernier à Libreville.
De source bien introduite au ministère de la Défense, ce nouveau contingent de militaires camerounais arrivé à Bangui provient de la Brigade d’intervention rapide de l’armée camerounaise créée dans le cadre de la force en attente de l’Afrique centrale, pour permettre au continent de prendre son destin sécuritaire en main. Il s’agit plus précisément des troupes du Bataillon des troupes aéroportées (BTAP), les deux autres bataillons de cette brigade que sont le Bataillon spécial amphibie BSA et du bataillon blindé de reconnaissance (BBR), n’ayant pas été sollicités pour cette opération.
