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Dossier de la Rédaction

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Une réputation entamée

Les jours qui passent n’en finissent pas d’écorner « l’exception sénégalaise » dans une Afrique où prend du temps à s’enraciner la démocratie à l’occidentale.

Cette cuisine politique qui compte parmi ses condiments l’alternance au pouvoir, sur la base d’élections pluralistes et libres, assaisonnées par le principe « un homme, une voix », semblait avoir trouvé de fins gourmets sur les rives du fleuve Sénégal. Et cela grâce à des traditions pluriséculaires, depuis le premier président, Léopold Sédar Senghor, homme de lettres et chantre de la civilisation de l’universel, lequel quitte volontairement le pouvoir, après une présidence sans histoires de vingt ans. Jusqu’à son successeur constitutionnel, Abdou Diouf, qui cède élégamment son fauteuil, en 2000, après avoir échoué, par la voie des urnes à s’adjuger un nouveau mandat.

Mais voilà que le décompte macabre faisait état lundi matin de six morts depuis la validation le 27 janvier dernier, de la candidature du président Abdoulaye Wade pour la présidentielle du 26 février 2012. Les médias rapportent, en effet, le décès dimanche soir, près de Rufisque, d’un jeune homme blessé à la tête par un jet de pierre d’un policier, au cours d’affrontements avec des manifestants. La victime serait tombée en marge d’une manifestation d'adeptes de la confrérie des Tidianes rassemblés devant une mosquée, pour protester contre le jet, par des policiers, deux jours auparavant, de grenades lacrymogènes dans l’enceinte du lieu de culte. Un incident dont les autorités auraient bien voulu se passer, d’autant que, la victime ne s’était pas impliquée dans ce mouvement d’humeur, selon le témoignage d’un imam. Pas étonnant alors que le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom, qualifiant l’incident de « regrettable », se soit empressé de présenter des excuses à propos de ce qu’il a appelé lui-même, une « bavure policière ». Le candidat Idrissa Seck a été pointé du doigt hier par le gouvernement comme étant l’instigateur des violences qui secouent le pays.

En tout cas, le glissement de la violence vers le terrain religieux complexifie davantage la situation politique au Sénégal. Dans un quotidien fait d’affrontements, avec de plus en plus de morts sous la pression d’une opposition jouant sur deux tableaux entre une campagne électorale classique et la dénonciation, à coups de manifestations interdites, sous la bannière de la coalition M23, de la candidature du président sortant, accusé de violer la disposition constitutionnelle limitant à deux le nombre de mandats présidentiels.

Alors qu’on aurait pu espérer que les politiques trouvent une voie de sortie rapide à la crise, fermant de ce fait la douloureuse parenthèse actuelle, il est à craindre au train où vont les choses que les joutes actuelles ne laissent, pour longtemps, les stigmates d’une profonde déchirure au sein de la communauté nationale


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