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Dossier de la Rédaction

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Cap sur l’industrialisation de la filière avicole

Le ministre de l'Economie et de la Plannification et de l'Aménagement du territoire a inauguré vendredi 14 octobre à Bafang, une usine multinationale d’abattage automatique et de conditionnement de poulets.

A Bafang dans le Haut-Nkam, région de l’Ouest, après les « Grandes Ambitions » que le chef de l’Etat nourrit pour le Cameroun, on passe déjà à l’étape des « Grandes Réalisations ». En effet, le consommateur peut désormais trouver sur le marché national du poulet entier, emballé selon des normes scientifiques et certifié. La volaille est abattue, éviscérée et conditionnée à Bafang par la Société des produits avicoles du Cameroun (SPAC). L’usine mise sur pied, à cet effet, a été inaugurée officiellement vendredi dernier par le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), Louis Paul Motaze, en présence du président du conseil d’administration de la SPAC, Christophe Eken, des autorités administratives locales, des prestataires, des fournisseurs, du personnel et d’un public enthousiaste.

Présentant l’usine d’abattage automatique et d’emballage de poulets, Christophe Eken a déclaré que la SPAC « ne reçoit que du poulet élevé d’une certaine manière et dans des conditions hygiéniques garantissant sa bonne qualité. Ce poulet est ensuite traité suivant le principe ISO et le principe Halal, emballé sous vide, placé dans une chambre froide en attente d’être livré ». Le public a ainsi découvert un échantillon du « Poulet Dodu, marque déposée de qualité assurée aussi bien en goût qu’en poids ». L’usine a une capacité nominale de traitement de plus de 3 000 poulets en une heure. Coût de l’investissement, plus de cinq milliards de F CFA. Une convention d’un montant de 200 millions de F CFA pour le cofinancement de la deuxième phase relative au renforcement des capacités a été signée par Louis Paul Motaze et Christophe Eken. Ce qui porte à 500 millions l’appui déjà apporté par le gouvernement au promoteur.

Prenant la parole avant la coupure du ruban symbolique et la visite des installations de l’usine, Louis Paul Motaze a précisé qu’il est venu à Bafang comme un ami, comme le ministre en charge de l’Aménagement du territoire et celui chargé de l’Economie. S’appuyant sur les résultats du dernier recensement général de la population et de l’habitat, il a déclaré que plus de la moitié de la population camerounaise a moins de 20 ans et qu’on assiste à une intensification de l’exode rural. Ces deux faits sont porteurs de problèmes si on n’y apporte pas de solutions pérennes, a prévenu le ministre, ajoutant qu’il faut trouver des emplois aux jeunes, alors même que l’exode des populations vers les villes augmente plus vite que les infrastructures qui y sont mises en place. D’où des déséquilibres en termes d’insuffisance de fourniture de l’eau potable, de l’énergie électrique, des logements sociaux, etc. Par conséquent, selon le ministre, la solution à ces problèmes réside dans leur règlement au niveau local, en permettant aux jeunes de s’implanter dans leur milieu naturel. C’est le sens, a-t-il expliqué, de la nouvelle politique d’aménagement du territoire que le gouvernement veut conduire. Raison pour laquelle le MINEPAT n’a pas hésité à appuyer les initiateurs de la SPAC, la richesse étant créée à Bafang.

Evoquant ensuite le volet économique, Louis Paul Motaze a dit à tous ceux qui ont œuvré pour la construction de l’usine qui produit ce que nous consommons, que le gouvernement est fier de ce qu’ils ont fait et a décidé de les accompagner. A propos de la matière première, à savoir le poulet de chaire sur pied, le ministre a déclaré que l’usine ne doit pas fonctionner par à-coups, invitant les fermiers à s’organiser pour lui assurer un approvisionnement régulier afin que les commandes des clients soient en tout temps honorées.


Un important projet

Par sa capacité nominale de traitement (trois mille poulets par heure), l’usine d’abattage automatique et d’emballage de poulets de Bafang va structurer l’environnement économique, à condition qu’elle tourne à plein régime, c’est-à-dire largement au-dessus de son seuil de rentabilité. Cela suppose la mise sur pied d’un réseau viable et pérenne d’approvisionnement de l’unité de production en matière première de bonne qualité et à bas coûts (poulets de chaire vivants). Dans cette optique, il n’est pas tôt de penser à réaliser à terme une intégration verticale. Ce qui va permettre, en outre, une sécurité de l’approvisionnement et/ou des économies liées à l’achat de produits intermédiaires.

La survie à long terme de l’usine dépendra également de sa capacité à affronter la concurrence potentielle. Dans cette perspective, un point d’honneur devra être mis sur la réduction des coûts des facteurs de production, car tôt ou tard, des concurrents émergeront et intègreront dans leurs paramètres des processus nouveaux permettant aux pays émergents d’Asie d’être compétitifs à l’international.

Par ailleurs, plusieurs nouveaux agents économiques vont naître et prospérer du fait de l’avènement de la SPAC. En amont, les bénéficiaires sont les nombreux fermiers professionnels et non occasionnels. Biens formés, ils peuvent obtenir de bons rendements avec seulement de petits investissements. Les producteurs de provende vont également occuper une position tout aussi stratégique, le coût de l’alimentation de la volaille étant une variable déterminante du prix de revient. Les producteurs de provende seront aussi dans le réseau, avec les producteurs des aliments qui la composent : maïs, soja, tourteaux de palmier à huile, cornes de bœuf et coquilles d’œufs. Plusieurs sous-secteurs d’activité seront ainsi intégrés. Les fournisseurs d’emballage ne sont pas à négliger, celui-ci servant de vitrine au produit final. Puisque rien ne se perd, rien ne se crée, la fiente de poulet servira d’engrais aux cultivateurs de maïs. En aval, les grossistes trouveront leur compte et feront le bonheur de nombreux détaillants. La chaîne de valeur devra s’étendre du distributeur jusqu’au consommateur. Au total, l’avènement de la SPAC aura un effet d’entraînement sur la création de nombreuses PME et PMI qui dépendront d’elle pour survivre.




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