Selon les experts réunis à Addis-Abeba depuis le 25 octobre dernier, ce choix constitue la voie royale pour une croissance forte, durable et partagée sur le continent.
La sixième Conférence économique africaine se tient dans la capitale éthiopienne sur le thème : « Economie verte et transformation structurelle ». Il s’agit essentiellement pour les organisateurs de cette rencontre –Commission économique pour l’Afrique, Banque africaine de développement et Pnud- de promouvoir une nouvelle vision de développement pour le continent. Concrètement, il est question d’assurer une transition vers de nouvelles activités alliant développement économique, humain et protection de l’environnement. Des idées que sont venues défendre, à l’ouverture des travaux, de hautes personnalités telles que Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, Meles Zenawi, le Premier ministre éthiopien, Abdoulie Janneh, Secrétaire général adjoint de l’Onu ou encore Emmanuel Nnadozie, Directeur de la Division du développement économique et du Nepad. Devant un parterre de cinquante journalistes africains et occidentaux, ainsi que des économistes d’envergure.
Mais qu’est donc l’économie verte ? Est-ce un nouveau mode de croissance ou une simple adaptation à la croissance actuelle ? Ces questions sont posées dans les pays africains et font de plus en plus l’objet de nombreuses conférences internationales. Ce qui fait dire à Abdoulie Janneh de l’Onu qu’« il est important de réfléchir au concept à un niveau élevé comme la Conférence économique africaine, pour lever les doutes et montrer comment il peut servir de moteur de développement ». Pour les autorités compétentes du Pnud, le choix « vert » est susceptible de contribuer au redressement économique, à la réduction des pénuries alimentaires et énergétiques, mais aussi de faire face aux crises relatives aux écosystèmes et au climat, dont les effets sont dévastateurs pour les populations pauvres. Alors même que les économies africaines ont connu une croissance remarquable, 5% par an depuis la décennie 2000, de nombreuses populations n’en ont pas partagé les dividendes.
Aussi est-il temps, de l’avis du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, de bâtir un modèle économique efficace. L’urgence s’en fait de plus en plus ressentir eu égard à la crise financière en Europe. A l’heure actuelle, personne ne sait ce qui va en naître. Au demeurant, les risques à la baisse de l’économie mondiale peuvent avoir de graves conséquences sur les pays africains.
D’où la nécessité d’une transformation structurelle à engager dès à présent. « Il faut que nos économies agraires et à faibles revenus soient transformées en économies industrielles, diversifiées qui puissent créer des emplois décents et des richesses », a déclaré Jean Ping. Déjà, certains pays africains déclinent l’économie verte en se concentrant sur des activités emblématiques comme l’aménagement des forêts, l’agroforesterie, le traitement des déchets, la préservation de la biodiversité, l’écotourisme, l’agriculture durable. Un engagement qui porte bien des fruits en Afrique au Sud du Sahara. Raison pour laquelle les concernés attendent plus que des résolutions de la rencontre d’Addis-Abeba.
Depuis sa création, la Conférence économique africaine est le principal forum au sein duquel, décideurs politiques et universitaires réfléchissent sur le développement socio-économique en Afrique.