La pénurie entraîne des retards dans la prise en charge des patients.
Une seule séance d’hémodialyse nécessite 120 l d’eau. D’habitude, le centre d’hémodialyse de l’Hôpital général de Yaoundé (HGY) reçoit 40 malades chaque jour. Donc, un besoin d’au moins 4.800 l d’eau par jour. Voilà que la pénurie d’eau tant décriée dans la capitale n’a pas épargné les établissements hospitaliers. Et à l’HGY, le centre d’hémodialyse en souffre le plus, même si le réservoir d’eau de l’hôpital dessert cette unité en priorité, du fait de son besoin particulier en eau et de la délicatesse de ses opérations. C’est d’ailleurs pourquoi depuis plusieurs mois que dure la pénurie, le centre a pu fonctionner normalement.

« Il y a à peine deux semaines que le problème d’eau a commencé à se faire ressentir parce que le réservoir est parfois complètement à sec », explique le Dr Gloria Ashu Ntangtang, chef du centre d’hémodialyse de l’HGY. Elle ajoute que le directeur général a dû saisir les sapeurs-pompiers qui depuis lors, viennent de temps en temps remettre la cuve à flot. Sauf qu’avec le nombre de patients sans cesse à la hausse, (124 depuis le début de l’année), ce réservoir se vide souvent de nuit, alors que certains patients sont encore sous hémodialyse. Et sans eau, c’est l’arrêt complet ! Ce fut encore le cas vendredi dernier. Conséquence, certains malades ont décidé d’observer un sit-in à l’entrée du centre, question de dire leur mécontentement. Aux dires du Dr Ashu, « le problème des patients était dû au retard dans leur prise en charge. Il y a 10 machines fonctionnelles et les malades sont reçus par groupes à 6 h puis 11 h, ainsi de suite. Mais quand il n’y a pas d’eau, le groupe qu’on a sous la main doit attendre. Ça fait qu’on décale le prochain groupe et à la longue il y a foule. D’où la réaction des patients ». L’Hôpital en question dispose pourtant d’un forage. Mais suite à un litige foncier avec la Maétur, le terrain sur lequel est construit l’édifice a été saisi, le forage avec.

L’hémodialyse est une méthode de traitement des maladies rénales. Il est question de les raccorder à une machine qui filtre tout leur sang et le débarrasse des déchets que les reins n’arrivent plus à évacuer ». A Yaoundé, seul l’Hôpital général dispose réellement d’un centre d’hémodialyse. Et chaque patient a droit à deux séances par semaine, de 4 heures chacune. Selon le Dr Ashu, seul le Cameroun et le Gabon disposent de cette technique en Afrique centrale. Et avec la subvention de l’Etat du Cameroun, le patient sous hémodialyse paye 5.000 F par séance au lieu de 110.000. Les malades viennent donc de partout et les 10 machines disponibles sont déjà un peu surexploitées. Et la pression sera encore plus forte dans les prochains jours. Car, il y a le retard des deux dernières semaines à combler. En plus des nuits, il faudra aussi travailler les dimanches.