Un monument de la Renaissance inauguré à cette occasion.
Dix-neuf chefs d'Etat africains, soit plus d'un tiers des dirigeants du
continent, étaient présents avant-hier à Dakar pour l'inauguration du
monument de la Renaissance africaine, construitpar des Nord-Coréens et
plus haut que la statue de la Liberté de New York.
"L'Afrique s'est appropriée ce monument. Il est rare de voir un seul
pays accueillir plus d'une dizaine de chefs d'Etat pour ce genre
d'événement. Cela témoigne de leur adhésion", s'est félicité à l'AFP
Mamadou Bamba Ndiaye, le porte-parole du président sénégalais Abdoulaye
Wade. Il a notamment cité le président en exercice de l'Union africaine
(UA) et chef de l'Etat du Malawi Bingu wa Mutharika et le président de
la Commission de l'UA Jean Ping (Gabon).
Les présidents du Bénin, Cap Vert, Congo (Brazzaville), Côte d'Ivoire,
Gabon, Gambie, Liberia, Mali, Mauritanie, Zimbabwe notamment, avaient
effectué le déplacement ainsi que des artistes comme Manu Dibango et
Akon.
Cette inauguration constitue le point d'orgue du cinquantenaire de
l'indépendance de cette ancienne colonie française d'Afrique de
l'Ouest, réputée pour sa stabilité politique.
Les escaliers menant au monument en bronze représentant un couple et un
enfant, construit par des Nord-Coréens dans un style vaguement
soviétique, étaient parés des couleurs du parti présidentiel (bleu et
jaune) et de drapeaux sénégalais et de pays africains.
Dans la matinée, plus d'un millier d'opposants avaient manifesté à
Dakar pour demander le départ du président Wade. Plusieurs leaders de
l'opposition étaient présents, notamment le chef du parti socialiste
(PS, qui a dirigé le Sénégal de 1960 à 2000) Ousmane Tanor Dieng, ainsi
que d'anciens Premiers ministres du chef de l'Etat passés à
l'opposition comme Moustapha Niasse et Macky Sall.
L'opposition avait demandé aux Sénégalais et aux chefs d'Etat étrangers
de boycotter cette inauguration. Le coût de cette statue monumentale
qui domine la capitale est estimé à plus de 15 millions d’euros mais
c'est surtout l'idée qu'un tiers des recettes puisse revenir au
président Wade au titre de droits d'auteur comme concepteur de la
statue qui a été vivement critiquée.
Des chefs musulmans sénégalais y ont même vu un symbole d'idolâtrie, dans un pays majoritairement musulman.