Sa fermeture a duré sept ans.
La frontière terrestre entre le Tchad et le Soudan, qui était fermée
depuis 2003, a été réouverte, permettant désormais la circulation
entre les villes d'Adré (Est tchadien) et d'El-Geneïna, au Darfour
(Ouest soudanais), a appris l'AFP avant-hier de sources officielles
tchadiennes.
"La frontière a été ouverte samedi (10 avril) et la circulation est
libre entre les deux pays", a déclaré à l'AFP le sous-préfet d'Adré,
Hassan Ibrahim, joint par téléphone dans sa ville.
"Les taxis soudanais font des va-et-vient, il en est de même pour la
population", a ajouté Hassan Ibrahim, indiquant que, côté tchadien, la
décision de réouverture émanait du ministère de l'Intérieur. Il n'a pas
fourni plus de détails.
La réouverture de la frontière a été confirmée par un responsable du
ministère tchadien des Affaires étrangères n'ayant pas souhaité être
cité. Selon lui, la décision s'inscrit dans le cadre de l'accord signé
en janvier pour la "normalisation des relations entre le Tchad et le
Soudan.
Située à 34 km d'El-Geneina, Adré était la porte d'entrée au Tchad de
marchandises en provenance du Soudan avant que n'éclate en 2003 la
guerre au Darfour. Cette ville assurait, grâce à ses recettes
douanières, le fonctionnement de l'administration locale et couvrait les
dépenses administratives d'autres localités de l'Est tchadien.
La frontière terrestre tchado-soudanaise avait été fermée dans le
sillage de la guerre au Darfour et, depuis, l'était demeurée de fait,
pendant que les régimes au pouvoir à Khartoum s'accusaient mutuellement
de soutenir des rébellions hostiles à leurs dirigeants.
En mai 2008, après une attaque aux portes de sa capitale menée par des
rebelles du Darfour, le Soudan avait accusé le Tchad d'être derrière les
assaillants et Khartoum avait rompu ses relations diplomatiques avec
N'Djamena.
Le Tchad avait, de son côté, décidé l'interdiction d'échanges
commerciaux avec le Soudan. Leur brouille diplomatique avait pris fin en
novembre 2008. Début 2010, les deux pays ont annoncé la normalisation
de leurs relations après plusieurs accords demeurés lettre morte.