Une table ronde s’est tenue à Yaoundé à l’occasion de la Journée internationale des musées. C’est sur le thème « Musée pour l’harmonie sociale » que s’est célébrée ce 18 mai la Journée internationale des musées (JIM). A Yaoundé, le comité national camerounais du Conseil international des musées (Icom) a organisé une conférence de presse à la Fondation Muna.Occasion pour Agnès Nana Sunjio, vice-présidente de l’Icom-Cameroun et promotrice du musée la Blackitude, d’interpeller le public sur la nécessité d’un retour aux sources. « Il faut vous réapproprier votre culture. Allez dans les musées ou vers vos aînés, conversez avec eux. Les Blancs connaissent notre histoire mieux que nous, parce que nos objets sont dans leurs musées en Europe, et ils les visitent fréquemment», a-t-elle lancé aux étudiants présents, déplorant le faible taux de fréquentation des musées.

Pour y faire face, Apollinaire Kadji, conservateur de la Blackitude, propose des stratégies afin d’attirer le public. « Le musée doit sortir de ses quatre murs pour aller vers les établissements scolaires, les universités, etc., à travers des brochures bien documentées », dit-il. Duflot Tatuebu, historien de l’art et enseignant à l’université de Yaoundé I, suggère un partenariat entre écoles et musées. « Le musée a pour mission de collecter, étudier, préserver, exposer, transmettre aux fins d’éducation les témoins matériels de l’Homme et de son histoire», explique-t-il.

Autre panéliste, Hubert Maheux, directeur des centres culturels français de Douala et Yaoundé, a démontré que toutes les villes africaines constituent des musées à ciel ouvert. Il a illustré son propos avec Lubumbashi, en Rdc. En présentant les images des vestiges coloniaux et locaux, il a déploré leur remplacement successif par de nouveaux bâtiments, qu’on pourrait à son avis construire à l’extérieur des villes.

Par la suite, la même salle a accueilli une table ronde sur le thème général de la journée. Un thème qui symbolise « la tâche qu’a le musée de collecter et diffuser le patrimoine culturel. Il constitue en ce sens cette harmonie sociale où tout le monde pourrait trouver son patrimoine originel», selon Christian Nana, administrateur culturel à la Blackitude.