Ils soutiennent que le futur cinquantenaire des indépendances sera plus reluisant pour leur continent.
Les différents orateurs ayant pris la parole hier à la tribune de l’Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC) dans le cadre de la conférence sur les «50 ans d’indépendance de l’Afrique : bilan et perspectives» ainsi que les nombreux ambassadeurs africains rencontrés à l’occasion de la Journée de l’Afrique sont optimistes quant à l’avenir du continent africain au cours des prochaines années. De l’avis général, il ressort que les cinquante dernières années ont servi d’expérimentation, de réflexion et de réajustement. Aujourd’hui, l’on est en train de franchir un nouveau palier marqué par la conscientisation des Africains par rapport à leur potentiel, leur pouvoir de changer leur continent et leurs relations avec le reste du monde.
Pour Yoossem-Kontou Noudjiam Lao, ambassadeur du Tchad au Cameroun, il faut dépasser cette époque où «la presse occidentale présente toujours l’Afrique comme un continent maudit. Nous avons beaucoup de problèmes certes, mais il faut reconnaître que beaucoup de réalisations ont aussi été faites. Donc, il ne faut pas toujours voir les choses en noir. Bien qu’il nous reste beaucoup de choses à réaliser.»
Philip Daouda, haut-commissaire du Nigeria au Cameroun, se veut en plus rassurant. D’après le diplomate nigérian, «au cours des cinquante prochaine années, l’Afrique se portera encore mieux. Que l’on cesse de penser que la pauvreté n’est que le propre des Africains.»
Dans un diagnostic sans complaisance, Jean-Emmanuel Pondi, secrétaire général de l’Université de Yaoundé I et enseignant à l’Iric, a clairement démontré à l’assistance que le continent africain a traversé une période difficile marquée par la découverte du sida qui a réduit de manière considérable l’espérance de vie des populations, la crise économique, les nombreuses guerres civiles et l’échec de plusieurs programmes d’industrialisation. Malgré ces écueils, le continent a réussi à sortir tout de même la tête de l’eau à travers certains faits palpables. Outre la mise en place de l’Organisation de l’unité africaine qui deviendra plus tard Union africaine, les Africains se sont mis ensemble pour mettre sur pied le NEPAD, considéré comme le nouvel outil de conscientisation. Pour l’orateur, il faut préconiser une langue commune africaine à l’instar du swahili qui va faciliter les échanges entre Africains. Pour l’orateur, l’Afrique peut être une chance et non plus un fardeau pour le monde au cours du prochain cinquantenaire.
