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Dossier de la Rédaction

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Cacao : un nouvel âge d’or

Pas de doute là-dessus : le vent a tourné ces dernières années pour les cacaoculteurs. Un vent favorable.

Depuis trois campagnes, en effet, les prix d’achat aux producteurs n’ont cessé de grimper. Au point de franchir la barre de 1500 F le kilogramme pendant la campagne 2009/2010. Des sommets inespérés quand on sait que ce prix s’élevait à peine à 750 F trois ans plus tôt. Ce qui était déjà une aubaine d’ailleurs, comparé aux 150 F du début des années 90. Une chute drastique qui avait alors conduit de nombreux producteurs à abandonner le créneau, à se désengager d’une filière devenue trop peu attrayante.

Au demeurant, les plus impatients eurent même la mauvaise idée de détruire des superficies plantées pour y cultiver agrumes et autres cultures maraîchères. Les auteurs de telles initiatives n’ont pas tardé à se mordre les doigts de rage, les cours de la fève ayant amorcé une remontée suivie au gré d’une conjoncture fluctuante du marché international dont la place forte se situe à Londres. C’est ici que se joue le sort du planteur d’Evodoula, de Mbangassina ou de Bengbis. L’embellie et la remontée des cours corrélative dans la capitale britannique semblent s’installer durablement. Avec des répercussions immédiates au niveau des pays producteurs, dont le Cameroun. Après la pluie…


Ainsi, l’on observe une euphorie particulière dans le bassin de production ces deux dernières années. Du fait d’une appréciation continue de la fève. Le cacao de nouveau nourrit le planteur qui peut tirer de sa production des ressources pour vivre décemment. En tout cas bien mieux que ces masses de chômeurs déguisés qui inondent les principales agglomérations du pays en quête d’un hypothétique bien-être finalement insaisissable. Aujourd’hui que la fève de cacao vaut tout son pesant d’or, l’économie paysanne dans le bassin de production tend à changer de physionomie. Avec, à la clé d’incontournables mutations sociales salutaires, alors que la ville, tel un miroir aux alouettes, continue d’aspirer les forces vives de l’arrière-pays. Dans un contexte d’explosion urbaine, le nouvel âge d’or du cacao pourrait considérablement infléchir le dangereux phénomène de l’exode rural. Et redonner espoir à des populations d’un arrière-pays que l’absence de développement équilibré a laissées sur le bord du chemin.
Sollicitations


Laissons parler les faits. Signe des temps : la SODECAO, naguère structure de pointe qui a vécu une profonde hibernation de 1990 à 2006 reprend progressivement du poil de la bête. Si ce n’est pas encore la vitesse de croisière, le meilleur semble à venir. Surtout avec l’intensification de la coopération avec la partie brésilienne qui s’annonce fructueuse à plusieurs égards. Mais déjà, sur le terrain, la reprise des activités est palpable. Chef du secteur SODECAO du Nyong et Mfoumou à Akonolinga, l’agronome Jean Blaise ONDO MBA ne cache pas qu’il n’en peut, mais. Avec une poignée de collaborateurs, il ne parvient pas à satisfaire les sollicitations massives dont il est l’objet pour la création de nouvelle plantations. La tâche d’encadrement auprès des organisations paysannes qui lui incombe de fréquentes descentes sur le terrain. Le choix est, assure ONDO MBA, de la plus grande importance pour la suite des opérations. La forêt dense ou une vieille jachère de plus de dix ans constituent le cadre le plus recommandé. Sont aussi à prendre en compte la pente d’eau, l’ombrage, l’orientation, une répartition homogène du soleil, la ligne de base, la ligne de plantation, le défrichement, le piquetage, etc.

En somme, un itinéraire technique rigoureux, méthodique, contraignant. Pour sa troisième campagne consécutive à Akonolinga, le responsable SODECAO assure le suivi de quelque deux cent planteurs. Contre une quarantaine seulement pour la première campagne en 2007.

Problème : M. ONDO MBA n’a pas pu satisfaire la moitié des demandes à lui soumises. C’est que la culture du cacao suscite un engouement croissant. Encore, les choses seraient infiniment plus gérables si les élites ne s’en mêlaient pas. Or, celles-ci figurent au premier rang de ceux qui sollicitent plants et expertise de la SODECOA. Avec la particularité que les uns et les autres sont un peu trop... gourmands. La SODECAO qui veut atteindre le plus grand nombre possible d’exploitants livre des plants pour un maximum de deux hectares. Or, la demande de la plupart des élites est rarement en dessous de dix hectares. Il s’ensuit naturellement des pressions en tout genre...

Cela se comprend : certaines variétés de semences performantes dont le F1 issu d’un croisement entre l’"UPA" et l’ «ICS» produisent entre une et deux tonnes de cacao marchand à l’hectare. Et ce, dès la troisième année. Le retour sur investissement est donc plus que garanti et à court terme. Pour peu que soit bien menée la lutte contre les capsides et la pourriture brune. Des arguments assez éloquents pour justifier la ruée actuelle vers la fève de cacao autour de laquelle se tisse un réseau important d’intervenants les plus variés. Avec, pour dénominateur commun, un bol d’air frais. La production nationale qui oscille autour de 200 000 tonnes devrait s’accroître sensiblement dans un proche avenir. Déjà, des sources crédibles au ministère de l’Agriculture et du Développement rural tablent sur une prévision de 220 000 tonnes en 2010. Et c’est là que pourrait se jouer demain les stratégies de développement harmonieux du pays. A travers un remodelage de nos campagnes.

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