Le président Paul Biya a présidé hier la réunion à huis clos sur la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale.

La première journée du 25e sommet France Afrique a été marquée hier par trois temps forts. La cérémonie d’ouverture avec les interventions de Nicolas Sarkozy (France) et Hosni Moubarak (Egypte), coprésidents du sommet. Ensuite deux réunions à huis clos des trente huit Chefs d’Etat et de délégation, dont la première réunion coprésidée par le président Paul Biya. Enfin dans la soirée, le diner offert par le Chef de l’Etat français au cours duquel il a prononcé un toast.

En ouvrant les travaux, Nicolas Sarkozy n’a pas mâché les mots. Justifiant la continuité des sommets au-delà de la politique de rupture annoncée à l’aube de son septennat, il a affirmé que l’Afrique et la France ont des choses à se dire et à faire ensemble. Il n’est pas possible que le monde évolue sans l’Afrique qui est indispensable à l’équilibre de la planète. L’échec de l’Afrique serait, dit-il, un drame pour l’Europe. Voilà pourquoi la nouvelle relation France Afrique doit être décomplexée, car il s’agit de partenaires. Aucun problème mondial ne peut trouver de solution sans la participation active de l’Afrique. Aussi soutient-il la démarche pour la réforme du conseil de sécurité, ainsi que les réformes entreprises pour la paix et la sécurité en Afrique. Relevons cependant que les partenaires occidentaux de la France sont réticents si non encore fermés à cette démarche. Enfin, la France veut continuer à travailler avec l’Afrique pour trouver les solutions viables aux problèmes de climat et de développement. En clair, les pollueurs en occident ne sont pas encore disposés à payer les compensations réclamées par les pays africains là où se trouve la forêt équatoriale, l’un des poumons du monde. Le Président Hosni Moubarak a mis l’accent sur l’exploitation des ressources de l’Afrique dans l’intérêt des populations africaines, tout en insistant sur le rôle du secteur privé. L’Egypte accueillera le prochain sommet France-Afrique.

Même si la réunion sur l’Afrique et la gouvernance mondiale s’est tenue à huis clos, les positions du Cameroun à cet égard sont connues. Coprésident de la réunion, le Président Paul Biya a toujours plaidé sur la tribune des Nations Unies notamment pour plus d’équité. A la conférence internationale de Yaoundé les 18 et 19 Mai dernier, il martelait une fois de plus que l’Afrique mérite au moins une place permanente au conseil de sécurité de l’ONU ainsi qu’une meilleure représentation dans d’autres instances telles que le G20. En somme, avec tous ses atouts et toutes ses richesses, l’Afrique est mure. Elle mérite de conquérir et d’occuper sa vraie place dans la gestion du monde. La déclaration finale nous en dira un peu plus sur ses échanges avec ses pairs.

Parallèlement aux travaux des Chefs d’Etat qui s’achèvent aujourd’hui avec une conférence de presse des coprésidents du sommet, les ateliers économiques entre ministres en charge de ce secteur d’une part, les entrepreneurs français et leurs homologues africains d’autre part, prennent aussi fin ce jour. La France mène manifestement une opération africaine de marketing politique et économique dans un continent aujourd’hui très convoité.