L’habitat traditionnel du Cameroun sera bientôt présenté au Musée national. La diversité des formes et des matériaux de ces habitations d’une autre époque est ce qui frappe en premier dès qu’on accède à l’esplanade du Musée national. Elles sont rondes, carrées, triangulaires ; en argile, briques de terre, pierre, écorces, feuilles et lianes, bambou, etc. Ces maisons représentent les quatre grands groupes qui composent le Cameroun : les Fang Beti, les Grassfields, les Sawa et les Soudano-sahéliens. Ces constructions, reproduites plus ou moins à la façon des anciens, le sont en vue d’une exposition baptisée « Architecture vernaculaire du Cameroun », programmée dans le cadre des manifestations des Cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification. Objectif : « Faire la promotion de cette architecture qui tend à disparaître afin de perpétrer les traditions », explique Haman Mohaman, commissaire de l’exposition.

Une tradition qui a d’ailleurs été bien transposée dans le monde moderne et mise en exergue par les Européens et les Asiatiques. C’est le cas par exemple du concept de préfabrication, avec des murs de bambou ou des toits de paille, qui sont assemblés avant d’être fixés, facilitant une délocalisation. Les ouvertures coulissantes ont également fait des heureux dans le Nord-Ouest. Notamment dans la chefferie Bafut. Des constructions inscrites sur la Tentative List, en vue d’entrer dans le patrimoine de l’Unesco. Et de l’avis de Haman Mohaman, cette initiative du ministère de la Culture ne sera pas ponctuelle. « Elle sera définitive parce que le ministre de la Culture veut que le Musée national soit continuellement en mouvement. C’est pourquoi des constructions miniaturisées seront entreposées à l’intérieur du musée afin des touristes puissent avoir en tout temps une idée de ce dont les Camerounais sont capables », assure Haman Mohaman.