Après environs deux heures d’audience hier, le président du tribunal a renvoyé l’affaire au 17 juin prochain. Déploiement impressionnant de forces de l’ordre hier encore au tribunal de grande instance du Mfoundi qui accueillait en sa chambre criminelle la suite de l’affaire Abah Abah. Sur le banc des accusés, l’ex-ministre des Finances, ainsi qu’une dizaine de ses co-accusés. D’entrée de jeu, le procureur de la République a fait le compte rendu de la dernière audience dont les débats avaient été renvoyés pour observation par le ministère public et la partie civile, sur les exceptions soulevées par la défense. L’une des objections portait notamment sur l’irrégularité de l’arrestation d’Abah Abah, une autre sur l’innocence de Sylvie Evina. Le représentant du ministère public a demandé le rejet pur et simple des objections. Appuyant cette position, les avocats de la partie civile conduits par Me Maloka, ont affiché leur étonnement vis-à-vis de l’attitude des avocats de la partie adverse. Ils les ont accusé de faire traîner le procès, en versant ainsi dans le sensationnalisme car «ils savaient bien que leurs exceptions formulées ne pouvaient passer.»

Du côté de la défense conduite par Me Pierre Jacques Fouletier, l’on a déploré la non communication des documents par la partie civile. Sur la demande du président du tribunal, ces derniers se sont exécutés. La défense a alors sollicité le renvoi de l’affaire dans un mois pour répondre aux communications reçues, ce d’autant plus que celles du parquet restaient attendues. Après une suspension de l’audience, le président du tribunal a jugé le délai de riposte exigé, excessif et l’attitude de la défense propre à faire traîner les choses. Il a de ce fait renvoyé l’affaire au 17 juin où, on devrait écouter les observations des conseils la défense.