La cérémonie de lancement officiel a été présidée hier par le ministre du Développement urbain, représentant le Premier ministre. Le coup de pinceau revêtant d’une couche de peinture blanche l’une des poutrelles de l’entrée de l’ « Immeuble de la mort », n’est que symbolique. Mais Noël Alain Mekulu Akame, le directeur général de la Cnps ? a raison de souligner que cette image seule a quelque chose d’utopique. « Comme un rêve qui se réalise », précise le Dg. Avec leur lancement officiel hier, les travaux de réfection de l’immeuble ministériel numéro un à Yaoundé, sont passés de l’annonce au chantier. Et si dans son allocution de bienvenue, le directeur général de la Cnps, maître d’ouvrage du projet, a gardé de la réserve, n’éludant pas les obstacles qui se poseront sans doute dans la conduite de l’ouvrage, la première pierre de l’édifice posée hier, peut charrier bien des espoirs.

Aristide Ekindi, l’architecte chargé de coordonner l’entreprise, n’a pu dissimuler son émotion de conduire les manœuvres de cette réhabilitation. Lui qui, il y a une trentaine d’années déjà, concevait les plans qui ont par la suite servi à bâtir l’immeuble actuel, même s’il n’en a PAS conduit les travaux. Depuis, bien de l’eau a coulé. Les travaux de construction se sont brusquement interrompus alors qu’ils étaient achevés à plus de 80%, l’usure du temps a fait son œuvre, l’action humaine et les vandalismes de toutes sortes aussi. Réseaux désaffectés, murs fissurés, moisissures installées, carrelage méconnaissable, vitrages détruits, l’immeuble semblait voué aux gémonies, malgré les annonces successives de réhabilitation à chaque fois infructueuses. A l’initiative de la Cnps, l’architecte qui n’avait pu donner vie au bébé à l’époque, doit aujourd’hui lui redonner vie. Une mission exaltante pour laquelle l’expert sera accompagné de l’entreprise chinoise Shanxi Construction Engeneering, à qui l’on doit notamment la construction du Palais des sports de Yaoundé, et le bureau de contrôle Veritas.

Le ministre du Développement urbain et de l’Habitat Clobert Tchatat, représentant le Premier ministre, a tenu à féliciter la Cnps pour cette initiative, tout en l’assurant de l’appui total du gouvernement pour le mener à terme. « En demandant la construction de cet immeuble, le chef de l’Etat le voulait fonctionnel, somptueux et reluisant », a indiqué le Minduh, rappelant ainsi qu’au-delà de l’utilité de la remise en service de ce bâtiment, il participera aussi de l’effort d’embellissement de la ville. Clobert Tchatat a également eu un mot pour les pensionnaires de la Cnps, en expliquant que l’investissement ainsi réalisé constitue un crédit qui va garantir l’avenir de leurs pensions. Avec ses 30.000 m2, ses 18 étages et ses trois bâtiments annexes, l’immeuble ministériel numéro un constitue l’un des plus imposants ouvrages architecturaux du pays. Le coût de sa réfection est estimé à 16 milliards de F et la durée des travaux entre 17 et 24 mois.