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Dossier de la Rédaction

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Chargements de nuit, trafics obscurs

La pratique, instaurée pour des raisons économiques, favorise nombre de négligences préjudiciables a posteriori. «Douala ? Yaoundé ? Par ici mon grand !.... », « Venez là, c’est presque plein ici », « la sécurité là mon grand, donnez les bagages ». La chasse aux clients est encore une fois particulièrement intense, en cette nuit fraîche à l’entrée de Bafoussam. D’autant que nous sommes vendredi, premier jour de week-end, toujours prolifique pour les agences desservant les lignes de l’Ouest. Il est un peu plus de 21h, et une dizaine de grands bus, quelques mini coasters aussi, sont malhabilement stationnés de part et d’autres de la grande route, transformée par la force des choses en gare routière. Les principales agences de la ville, « Général Express », « Grand Ouest », « Feric », « Binam », « Nouvelle génération », « Super grand Mifi », y ont des locaux plus ou moins aménagés, où les clients se font enregistrer depuis deux heures maintenant. « Le départ se fera à minuit pour la plupart», confie un chargeur. Expliquant que pour les voyages de nuit, il y a des mesures de sécurité strictes à observer. Les bordereaux doivent être contrôlés pour s’assurer que chaque passager est identifié, les chauffeurs doivent être suffisamment reposés, l’état du bus vérifié. Certes, reconnaît notre source, on peut déplorer quelques surcharges dans telle ou telle autre agence, mais jamais « plus qu’il n’en faut ». Allez comprendre.

Autour de l’activité des chargeurs, des petits circuits font le plein à mesure que l’heure défile. D’odorantes grillades arrosées de bières rafraîchies, entretiennent ainsi palais et conversations avant le départ. Le reporter cherche alors à savoir si, dans ce lot de joyeux lurons, se trouvent quelques-uns des chauffeurs préposés au voyage de cette nuit-là. Chaque agence se défend en assurant que leur chauffeur est toujours sobre et que s’il y a des conducteurs ivres, c’est forcément ceux des autres. Certains de brandir même les alcootests pratiqués avant chaque départ.

Pourtant, un confrère de la Crtv Bafoussam nous ouvre l’envers du décor. S’il est effectivement fréquent que des chauffeurs « calment le froid » avec quelques bières en attendant le départ, le fait est bien mineur par rapport aux autres dérives observées durant les chargements de nuit. Avec déjà en problème de fond, l’absence d’organisation des opérateurs du secteur. « La seule chose qui intéresse les agences, c’est de faire de l’argent. Quiconque a un bus vient le garer et charge le week-end comme il veut. De nuit, il n’y a presque aucun contrôle. Les bordereaux sont facultatifs et les surcharges plus que régulières », explique-t-il. Selon un responsable d’agence, la pratique des chargements de nuit est inévitable dans l’Ouest. « Les passagers sont surtout des commerçants qui ne veulent pas perdre une journée en voyageant de jour. Ils préfèrent écouler leurs produits, voyager la nuit et se réapprovisionner le lendemain. Les agences ne font que suivre les mouvements », confie-t-il. Avant de regretter qu’à la faveur de ce système, le désordre prolifère sur ces lignes.

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