Pour sa sixième participation à la Coupe du monde, le Cameroun veut aller le plus loin possible. 20 ans après la formidable épopée de Milla et compagnie en Italie, lors de la Coupe du monde 1990, revoilà le Cameroun sur le pont. Cette fois-ci, le pays n’avance pas à pas feutrés. Les Lions Indomptables ont déjà une réputation qui les précède et sont même très attendus d’une part par leurs supporters de plus en plus exigeants, et d’autre part par des observateurs qui n’ont pas été convaincus par les derniers résultats de l’équipe. Le tableau est donc simple. En Afrique du Sud, le Cameroun suscite plus d’interrogations que de certitudes. Qu’à cela ne tienne, la sélection dirigée par Paul Le Guen n’entend pas se dérober face à ses responsabilités et jouera chaque coup à fond. Du reste, il faudra être au top de sa forme pour éviter les écueils constitués du Japon, du Danemark et des Pays Bas lors du premier tour. Dans l’immédiat, c’est cette équation à trois inconnues (?) que les Lions Indomptables doivent résoudre. Les Lions peuvent-ils forger leur destin dans ce groupe ? Rien n’est moins sûr.

Sur le papier, l’effectif camerounais n’a pas à rougir devant celui de ses adversaires respectifs. Les plus simplistes, voire les plus chauvins des fans camerounais pourraient dire que ni le Danemark, ni le Japon, ni même les Pays-bas n’ont dans leurs rangs un joueur de la trempe de Samuel Eto’o Fils. L’attaquant camerounais de l’Inter Milan constitue à n’en point douter le principal atout des Lions Indomptables. Et en Afrique du Sud, Samuel Eto’o qui a tout gagné avec son club lors de la saison qui vient de s’achever, aura à cœur de prouver à la face du monde qu’il peut aussi briller sous les couleurs nationales. L’intéressé n’en doute même pas un instant. Il a même au cours des dernières semaines évoqué la perspective de voir une équipe africaine écrire l’Histoire envers et contre tous. Si cela devait être le Cameroun, Eto’o sera bien accompagné, avec notamment une équipe volontairement rajeunie par Paul Le Guen et qui, à défaut d’expérience aura avec elle, le talent et la fraîcheur juvénile des Nicolas Nkoulou, Joël Matip, Eric Choupo-Moting, Georges Mandjeck, Stéphane Mbia Etoundi, Alexandre Song, Gaëtan Bong, Vincent Aboubacar etc. Pour "encadrer" ces jeunes, Rigobert Song Bahanag, Geremi Sorel Njitap, Jean II Makoun et Samuel Eto’o Fils vont se dévouer.

Mais quel visage va afficher le Cameroun en Afrique du Sud ? Un visage conquérant. En arrivant en Afrique du sud mercredi dernier, les joueurs et leur encadreur n’ont pas fait de mystères sur leurs ambitions. Il est question d’aller le plus loin possible. Pour Paul Le Guen « On va disputer le Mondial avec une équipe qui a du potentiel, on nous a donné de bonnes conditions de travail et la préparation nous a donné beaucoup d'espoir. Je suis confiant ». Toujours est-il que le technicien reste lucide. Le Cameroun n’est pas le favori dans son groupe. Tout le monde semble miser davantage sur les Pays-Bas. Mais les Lions Indomptables joueront crânement leur chance. Les deux autres équipes du groupe E, le Danemark et le Japon sont à leur portée. Mais pour faire bonne figure, les Lions Indomptables devront montrer autre chose que ce qu’ils ont affiché pendant leurs matches de préparation. Dans les buts Idriss Carlos Kameni et Souleymanou Hamidou les préposés au poste doivent être au top. En défense, les lignes doivent être resserrées. Le milieu de terrain devra se montrer plus ingénieux. Quant à l’attaque avec son chef de file, Samuel Eto’o, elle devra se montrer le plus efficace possible. Si chacun de ces compartiments se rapproche de ces objectifs, les Lions Indomptables devraient encore se trouver en Afrique du Sud au–delà du 24 juin. Et si l’étape du premier tour est franchie, bien malin qui pourrait alors dire où s’arrêteront les Camerounais.