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Dossier de la Rédaction

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Il s’appelait Ferdinand Léopold Oyono

Diplomate de carrière, homme politique réputé très introduit, écrivain talentueux et célèbre,Ferdinand Léopold Oyono est décédé à Yaoundé le jeudi 10 juin 2010 à 81 ans. Il était populairement connu comme «le vieux nègre ». En référence, moins à son âge, mais qu’au titre caustique de l’une de ses œuvre littéraires « Le vieux Nègre et la médaille » paru à l’époque coloniale, alors qu’il n’avait que 27 ans. Né le 14 septembre 1929 à Ngoulemakong, non loin d’Ebolowa chef-lieu de la région du Sud, Ferdinand Léopold Oyono obtint son baccalauréat en France, après des études primaires et une partie du secondaire auprès des missionnaires dans son pays natal. A Paris, il fit des études de droit qui le menèrent à l’Ecole nationale d’administration, section diplomatique. A la veille de l’indépendance du Cameroun, sa carrière dans la haute administration était assurée. Au lendemain de l’indépendance, il fut nommé successivement ambassadeur du Cameroun dans plusieurs pays tels que la France, l’Algérie, la Libye, la Grande-Bretagne, la Scandinavie… Il fut aussi le représentant permanent du Cameroun auprès des Nations-Unies à New-York.

Son brillant parcours politique fut le reflet de son engagement constant et indéfectible auprès du Prince. On le disait très proche du pouvoir et très écouté. De longues années durant, il fit continuellement partie des suites officielles présidentielles au Cameroun comme à l’extérieur. On le disait même faiseur de ministres. Il bénéficiait sûrement de la très haute confiance du président de la République qui le nomme tour à tour secrétaire général de la présidence, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, ministre des Affaires étrangères, ministre d’Etat en charge de la Culture… Il y a quelques semaines, il présidait, en qualité de représentant personnel du chef de l’Etat, une soirée culturelle organisée dans le cadre des manifestations des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification. Les femmes et les hommes de culture ne l’oublieront sans doute pas de si tôt. Ferdinand Léopold Oyono a initié et fait aboutir d’importants textes sur leur encadrement, sur les droits d’auteur. Au demeurant, il était des leurs.

Auteur talentueux, il avait écrit, peu avant l’indépendance, trois romans analysés comme l’expression de la réalité de la vie du « Nègre » sons la colonisation dans son pays natal. Le premier, « Une vie de boy » paru en 1956, est centré sur le personnage de Joseph, boy instruit exerçant chez le commandant d’un district d’une colonie française. Le second, « Le vieux Nègre et la médaille », paru la même année, a pour personnage central Meka ; il décrit les difficiles relations entre colonisateurs et colonisés. Le troisième, « Chemin d’Europe », fut publié en 1960. De nombreuses générations d’élèves ont étudié ces classiques de la littérature négro-africaine pour passer le probatoire ou le baccalauréat. Ecrivain engagé, plein d’humour, il a excellé dans la peinture pittoresque de la société coloniale.

Ferdinand Léopold Oyono incarnait un style enrobé de raffinement dans sa tenue vestimentaire ou gestuelle, dans le choix de ses mots, en français comme dans sa langue maternelle, le bulu, dont il aimait caresser certaines expressions qu’il qualifia, un jour de campagne électorale à Ebolowa en septembre 2004, de « douce mélodie ».

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