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Dossier de la Rédaction

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La vie selon Gaston-Paul Effa

L’auteur de plusieurs livres à succès, singulier par sa façon de voir les choses, était de passage au Cameroun. Méditatons avec un « sage ». Ecouter Gaston-Paul Effa, c’est entendre Lamartine nous dire : « O temps, suspends ton vol ». Avec lui, on peut mieux percevoir les battements de son cœur, contempler une libellule qui vole, tendre une oreille attentive aux craquements de bois mort, au crépitement du feu. Un air de Birago Diop nous traverse : « Ecoute plus souvent les choses que les êtres… ». Gaston-Paul Effa nous promène entre poésie, art de vivre, philosophie et spiritualisme lors de ses conférences. Probablement influencé par les religieuses qui l’ont éduqué, ce professeur de philosophie est passé maître dans la méditation. Leçons de vie: « Fais le bien et tu auras le bien. Fais le mal, et tu auras mal ; quand tu manges, mange. Quand tu vis, vis. Laisse flotter la pensée, concentre-toi sur le vol d’une libellule. Celui qui parle ne sait pas, celui qui sait ne parle pas. Si tu veux marcher, apprends à tomber. Le monde du silence est le monde essentiel ». Des phrases prononcées, parfois comme des préceptes d’une vie à la Gaston-Paul Effa. Une élévation vers l’élémentaire, en s’appropriant « l’élément taire » et « l’élément terre » !

Sur la tradition, dont c’était le thème d’une conférence organisée en fin de semaine dernière au Ccf de Douala autour de son ouvrage : « Nous, enfants de la tradition », le philosophe est parfois cinglant : « Nous avons la grâce d’avoir certaines traditions qui nous tournent sur nous-mêmes, alors que le monde nous détourne. La tradition est ce noyau de la mangue, le centre de nous-mêmes alors que la chair de cette mangue constitue l’inessentiel, le superflu qui prend plus d’importance de nos jours ». Pour lui, les humains sont en train de vivre dans l’aliénation, l’oubli de soi. Il faut donc, simplement, réapprendre à être et faire fi de la raison, ne pas chercher à donner un sens à tout.

Des positions qui font cependant bondir les hommes d’affaires et autres entrepreneurs en quête de gain et de bien-être matériel, « car sans cela, comment vivre ? », s’inquiètent la plupart, qui appellent à relativiser les paroles de l’auteur. Les questions fusent : l’ambition est-elle aux antipodes de cette méditation sur soi ? La libellule que l’on contemple donnera-t-elle à manger aux Africains ? Ce retour sur soi n’est-il pas enfermement ? Gaston-Paul Effa n’en démord pas : « Je ne fais pas de la philosophie. Je prône simplement le retour aux valeurs essentielles. L’enfer n’est pas au monde. Il est en toi. La mondialisation est le calcul économique. Elle n’est pas spirituelle… »

Considéré comme un « gourou » par ses élèves, l’auteur de « Le Cri que tu pousses ne réveillera personne » enseigne la philosophie en France. Ecrivain à succès, Gaston-Paul Effa a obtenu le Grand prix littéraire de l’Afrique noire en 1998, avec son roman « Mâ ». Lors de son récent passage au Cameroun, il a annoncé la construction d’une bibliothèque à Yaoundé. Du concret. Comme quoi, on ne monte pas les murs d’une maison, et on n’achète pas un billet d’avion rien qu’en contemplant le vol d’une libellule !

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