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Dossier de la Rédaction

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Bamboutos : Les chenilles sont de retour dans les champs

Plus de 1500 hectares de cultures attaqués en un mois, et une situation économique et alimentaire qui devient alarmante. Le marché de Balatchi illustre bien le drame de la situation. Après presque trois semaines de fermeture, ce petit centre de commerce rural accuse encore le coup, avec à peine trois étales de maïs disposés à son principal carrefour. Alors même que nous sommes samedi, pourtant habituellement jour de grande affluence. Le commerce est le premier secteur d’activités à subir les répercussions du phénomène qui sévit depuis plus d’un mois maintenant, dans le département des Bamboutos. Et, nous confie le délégué départemental de l’Agriculture et du Développement rural, la faim a commencé à s’installer dans les foyers. A peine imaginable, dans l’un des départements les plus prolifique de l’Ouest en matière agricole. Même l’avocat, véritable emblème du chef-lieu Mbouda, se fait un peu plus rare. La faute ? A de petits êtres noirs d’à peine la taille d’un auriculaire, et qui ont pris d’assaut la plupart des cultures, ne laissant que désolations et feuilles desséchées après leur passage. Depuis le 3 mai dernier, l’invasion de chenilles appelées « légionnaires » a ainsi dévasté plus de 1500 hectares de cultures dans le département. Une douzaine de foyers déjà ont été déclarés, avec une contagion rapide qui pourrait, si l’invasion n’est pas confinée, paralyser la quasi-totalité de l’activité agricole. L’une des plus graves « saison » des chenilles, depuis celle de 2001 où tout le département avait été contaminé, et même au-delà.

Dans les champs, les images sont suffisamment parlantes. Les grands arbres sont les plus touchés. Kolatiers, pruniers, avocatiers. Selon Moïse Taffo Medjop, chef de la brigade phytosanitaire des Bamboutos, c’est en effet dans ces feuillages en hauteur que les papillons effectuent les pontes qui vont donner vie aux larves de chenilles. Une fois les feuillages attaquer, les insectes tissent des fils de soie grâce auxquels elles descendent (d’où leur surnom de légionnaire) et s’attaquent alors aux autres cultures : cultures maraîchères, vivrières, fruits, tout y passe. Feuillages et produits agricoles subissent la voracité des insectes. Pour certains des plants (caféiers, maïs), les cultivateurs sont obligés de replanter deux à trois fois pour espérer une maigre récolte et limiter le manque à gagner. Pour les grands arbres, c’est plus compliqué. Généralement, après le passage des « légionnaires », l’arbre est considéré comme perdu. Définitivement. Plus aucune possibilité de reproduction. Et comme par hasard, c’est également le traitement de ces grands arbres qui est le plus difficile.

Car c’est peu dire que d’indiquer que face à ces contagions, la mobilisation des pouvoirs publics a été immédiate, mais les structures locales comme les agriculteurs, restent globalement impuissants. La quantité des pesticides jusqu’ici administrée – près de 400 litres sur les près de 2000 nécessaires, est insignifiante, et la matériel de pulvérisation lui-même en faible quantité et obsolète. Regards et complaintes sont dirigés vers Yaoundé, dont on attend désormais les moyens requis, pour ramener le vert dans les champs.

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