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Dossier de la Rédaction

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Sculpture : Boway sort du bois

L’artiste expose depuis la semaine dernière une quinzaine d’œuvres à la galerie Keuko de Douala. Quand le bois mort reprend vie.

C’est dans la forêt que Boway piste son matériau. Il faut l’y voir, plongé dans sa recherche effrénée des troncs morts. Il faut l’y voir traquer presque, des essences souvent rares comme l’ébène, dormir en pleine forêt, parmi les villageois, pour trouver l’ « oiseau » rare. Il arrive parfois que l’arbre trouvé impose sa forme au sculpteur. A d’autres, il donne une figure liée à une idée préconçue. Boway vit dans la région du Centre, et aucun coin de la forêt équatoriale ne lui est inconnu. « Il faut être patient, lorsqu’on est à la recherche du bois. Et lorsqu’on trouve, le travail commence dès cet instant. Avec une ébauche sur place, avant de transporter dans un camion, pour l’atelier, où on parachève le travail ». Et quel travail !

Boway a l’obsession de la grandeur. Ses sculptures taillées dans la masse sont une métaphore de sa conception de l’art : « Je redonne vie à la majorité des bois morts que je rencontre. Il faut aller plus haut, car l’art doit évoluer en grandeur et en importance. C’est souvent un défi pour moi », explique-t-il. Fruit de cette vision, des sculptures qui tutoient les hauteurs, pour une élévation quasi philosophique. Entre authenticité et modernité. Les pièces ne laissent pas indifférent tant par leur valeur symbolique que par la technique utilisée. Pour « La détente », le sculpteur voulait ressentir l’effet de la gouge, ce ciseau spécial qui donne des craquelures et des fendillements au bois, et laisse découvrir une surface abrupte, et pourtant agréable au toucher.

Comment n’être transpercé par cette flamboyante « Dernière goutte » ? Très raffinée et recherchée, « La réparation » (sous-entendu de l’âme), essaie de recoller les morceaux après l’effritement par des tares et atavismes sociaux. Le bois d’or traversé de fils de raphia au cœur d’un tronc d’ébène traduit ainsi ce raccommodage. « Ce sont des fils qui viennent recoller les morceaux d’une âme en peine, tourmentée. Le noir représente le côté obscur de notre être. Ces fils de raphia viennent comme recoller les morceaux », explique-t-il. Boway oscille entre sculptures brutes et fines, essences rares et gigantisme poussé, pour des pièces monumentales et impressionnantes.

Avec, surtout, le souci de garder cette authenticité aux essences forestières. Au revers de la plupart des œuvres restent, preuve, ces traces noircies de bois mort. « Je sors de la sculpture vulgaire pour faire ressentir l’intensité du travail, mais aussi participer à la préservation de l’environnement. » Boway sculpte de façon professionnelle depuis 15 ans. Diplômé de l’institut des beaux-arts de Lagos, Maxwel Nubea, de son véritable nom, nourrit une passion pour la sculpture depuis son enfance. Un ami de ses parents, observant son travail, l’avait déjà appelé « Bo wei ». En bali, langue du Nord-Ouest, cela signifie « créatif ». Bien vu. Les œuvres sont à voir à la galerie Keuko à Akwa, jusqu’au 30 juin.

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