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Dossier de la Rédaction

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Hôpitaux publics : Quand le malade ne peut pas payer

Indigents ou de mauvaise foi, nombre de patients, momentanément retenus, font peser leurs soins sur les structures et personnels sanitaires.

2.500 F ! Voilà pourquoi Régine M. est retenue depuis trois jours à l’hôpital de district d’Efoulan à Yaoundé. 16 ans, la jeune fille est enceinte de six mois. Un état qu’elle cachait soigneusement à sa mère. Sauf que prise d’une crise d’asthme, il y a peu, elle a été conduite d’urgence à l’hôpital de district d’Efoulan, où sa mère découvre sa grossesse. Face à l’urgence, le personnel de l’hôpital lui a assuré les premiers soins et le médecin lui a prescrit un bilan de santé. Mais la mère, peut-être prise de court, dit n’avoir aucun franc, même pas pour payer les soins procurer à sa fille, soit 2.500 F. Du coup, Régine M. a été retenue à l’hôpital, en attendant.

Tout à côté d’elle, Nadine Z., 26 ans, est dans la même situation. Ses frais à elle s’élèvent à plus de 200.000 F, pour une césarienne. Le major de la maternité raconte que « vu son état à l’arrivée, il était impossible de lui exiger quoi que ce soit. Le directeur a décidé de l’opérer et depuis qu’elle est sortie du bloc, elle promet de payer. Donc, on la garde en attendant ». Dans un autre pavillon du même hôpital, c’est un jeune de 18 ans qui est retenu. Son frère aîné dit être incapable de payer les 5.000 F exigés pour les soins. « On n’a rien. Même pour son ordonnance il n’y a plus d’argent », explique le frère aîné, l’air anéanti. Mais l’une des infirmières assure mordicus qu’il est de mauvaise foi. « Quand quelqu’un est indigent, ça ne s’ignore pas. Voyez comme ils sont habillés », vocifère la dame.

En effet, les hôpitaux publics de Yaoundé font quotidiennement face aux patients qui disent être dans l’incapacité de payer leurs soins. D’où le phénomène de malades retenus dans les hôpitaux. Mais « ce sont les hôpitaux qui sont victimes de la situation », affirme le Pr. Lucienne Bella Assumpta, directeur de l’hôpital central de Yaoundé (HCY). Elle soutient, par ailleurs, que son établissement a perdu 65 millions de F l’an dernier, juste pour la gestion de ces cas. Ici comme partout ailleurs, le problème se pose le plus à la maternité et aux urgences. A la maternité par exemple, « il s’agit généralement de jeunes filles qui ont essayé d’interrompre une grossesse ou qui veulent la cacher. Elles se présentent seules et sans un sou. Généralement, on les garde juste le temps de mener une investigation et recréer le lien familial », explique Nadine Yolande Mbaha, assistante sociale, chef de service à l’HCY. La dame souligne que le tout n’est pas de libérer la patience, mais de s’assurer qu’elle ne se retrouve plus dans la même situation.

Néanmoins, dans les hôpitaux disposant d’un service social, comme à l’HCY, les patients « indigents » finissent toujours par bénéficier de bons de prise en charge par l’Etat. Mais ailleurs, comme à Efoulan, ces personnes sont gardées parfois deux semaines. Lorsqu’elles ne s’évadent pas, le directeur s’oblige à les libérer, parfois juste pour faire la place à d’autres patients. Selon lui, « tant qu’il n’y a pas un système d’assurance santé au Cameroun, les hôpitaux n’ont pas fini de souffrir du mal ».
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