Yagoua (Mayo-Danay) - A peiné installé sur son fauteuil de préfet du Mayo-Danay, Baba Ngamdji doit déjà faire face à la grogne des riziculteurs, très remontés contre la politique managériale de la direction générale. Il doit ainsi utiliser ses qualités de « meneur d’hommes », plein de tact, d’entregent, de calme mais aussi de fermeté, sa bonne maîtrise de la législation et de la réglementation pour ramener la sérénité à la Semry devenue une épine au pied du gouvernement.

Nommé le 15 juin 2010, Baba Ngamdji vient remplacer David Aman Koulbout muté. Le séjour du préfet sortant dans le Mayo-Danay est unanimement qualifié de réussi par les populations de ce département. Occasion pour le premier adjoint au maire de Yagoua de le féliciter pour le travail abattu en trois ans.

Peuplé de plus de 500 mille âmes, le Mayo-Danay compte onze arrondissements. Il partage une longue frontière avec le Tchad, dont la limite naturelle est le fleuve Logone. Mais un département où une bonne partie de la population ne dort pas paisiblement à cause du phénomène de coupeurs de route. Ce fléau, malgré les actions énergiques du BIR et de la gendarmerie, devient préoccupant pour la sécurité des personnes et des biens. Les prises d’otage avec demande des rançons et le vol de bétail ont créé une psychose permanente chez les populations le long de la frontière camerouno-tchadienne. C’est pourquoi le gouverneur a demandé au nouveau préfet de renforcer la collaboration avec la préfecture tchadienne du Mayo-Kebi à Bongor pour contrer le mal et d’être sans complaisance avec les complices de ces bandits. Le gouverneur instruira également Baba Ngamdji d’œuvrer pour le maintien de bonnes relations de voisinage avec le Tchad.

Le nouveau préfet devra veiller à la gratuité effective du service public et « à mener une lutte contre la corruption et la vénalité des agents publics qui tondent les usagers, lesquels doivent se départir du stoïcisme pour dénoncer de telles pratiques répréhensibles ». Dans le cadre des premiers transferts des ressources, les municipalités du Mayo-Danay ont ainsi bénéficié des projets transférés du BIP pour un montant de plus de 440 millions F. Baba Ngamdji a été instruit de veiller sur la saine gestion de ces deniers publics car, prescrit Joseph Beti Assomo, il devra avoir la main lourde à l’endroit de tout magistrat municipal véreux. L’homme qui prend les rênes du Mayo-Danay a un état de services impressionnants. Agé de 53 ans et originaire du département du Faro, Baba Ngamdji est rompu à la gestion des personnes et des biens. Ses 27 ans passés dans l’administration et le commandement sont un indicateur pour la réussite de sa mission. Ce diplômé des cycles A et B de l’Enam est à son quatrième poste de préfet après avoir séjourné dans la Vina, la Mifi, le Mayo-Tsanaga.