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Dossier de la Rédaction

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Expo en touche terroir

« Cameroonian touch.2 » réunit les œuvres de 10 plasticiens locaux à Doual’art jusqu’au 18 septembre.

Ala galerie d’art contemporain voisine du palais des rois Bell à Bonanjo, loin de l’air formel et guindé du coin, il y a eu big-bang du routinier, depuis le 25 juin dernier. Pour donner forme à un nouvel originel artistique. Dehors, dans notre univers usuel, l’usé, l’abandonné, le délaissé, le négligé, ont rejoint les oubliettes, pour renaître, dedans, en mode récup’, sous les doigts, les pinceaux, dans les imaginations de dix créateurs, histoire de montrer l’exception plastique "Kamer", le "Cameroonian touch.2", suite de... Porte d’entrée de cet Art Tour, Joseph-Francis Sumegne, père de la statue de la Nouvelle liberté trônant au rond-point Deido.

Sumegne, fidèle à son melting style, offre au visiteur ce que chacun a la liberté de considérer comme neuf œuvres ou une monumentale œuvre en neuf pièces. Neuf notables en cercle, autour d’un feu éteint – mais qui ne demande qu’à être ranimé –, vêtus, créés et assemblés par tout ce à quoi on ne prête pas toujours attention, tout ce qu’on balance à la poubelle, tout ce qu’on croit dévolu à un usage précis… en puisant autant dans l’urbain que dans le traditionnel. Tout un symbole de cette Afrique à laquelle on n’accorde pas grand crédit, malgré sa richesse incommensurable. Une Afrique qui pourrait être le nouveau monde, illustration faite par les bâtons pointés haut dans le ciel, terminés par un cercle, symbole de l’œuf originel de la Création.

Sumegne, on pourrait écrire tout un livre sur ses neuf notables, et oublier les neuf autres plasticiens. Comme le doyen, Koko Komegné, et son art, enchevêtrement de formes épurées, de figures de l’ancestral, d’œuvres bigarrées. Comme les as de l’installation, Goddy Leye et ses miroirs interrogateurs de l’individu et de ses personnalités, Malam et le "Crash" de son personnage, qui plonge, par son poing vengeur, l’univers dans un fragile équilibre. Equilibre dur à tenir aussi pour Achillekâ et sa vidéo « Sentier ridé », plus ridé pour le Noir que pour le Blanc. Equilibre que garde pourtant la femme unijambiste, en bois et terre cuite de Salifou Lindou, tout comme ses têtes aux cuillères baladeuses. Cet équilibre, Joël Mpah Dooh, avec ses gravures et ses œuvres en plexiglas, va le chercher parfois dans les racines du monde. Tout cela qu’Hervé Yamguen, avec ses créatures psychédéliques, toujours monstrueuses, voguant entre l’homme, l’animal et le végétal, a tôt fait de désarticuler.

La touche tout aussi camerounaise, mais féminine de l’expo, se nomme Pascale Marthine Tayou. Toute en interrogations, en personnalité disloquée, en avenir parfois sombre, rongé par les incertitudes comme le bois sur lequel se gravent et se forment ses idées. Toute en suggestion aussi, avec des peintures aux créatures plus devinées que dessinées. Ici, l’incertain est roi, la mort rôde parfois. Une mort qui a emporté le peintre Nzante Spee. Mais là, sur un mur, il revit. Avec son tableau "Boogie dancing", une peinture plutôt pragmatique des réalités pas toujours reluisantes du pays. C’est cet ensemble qui fait le "Cameroonian touch.2", jusqu’au 18 septembre 2010.
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