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Dossier de la Rédaction

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La coupe du faux déborde

L’affaire des faux reçus de paiement des droits universitaires à l’université de Yaoundé II à Soa a fait grand bruit et continue de faire couler de l’encre et de la salive. C’est le nombre impressionnant de cas de falsification – 5000 étudiants concernés – et le montant du manque à gagner – 100 millions de F en deux ans – qui aura amené l’administration de cette université à tirer la sonnette d’alarme et lancer une opération d’assainissement. Avec pour conséquence le report à cette semaine des examens du second semestre, au grand dam des étudiants qui se croyaient au bout de leurs peines. D’après le recteur Jean Tabi Manga, des cas de fraude de ce type ont été constatés à de petits niveaux depuis deux ans. Il apparaît d’ailleurs que ce phénomène de faux affecte également les diplômes (licence, master et doctorat). Bon nombre de cas de faux parchemins ont été ainsi identifiés, au cours du traitement des demandes de vérification de diplômes d’étudiants camerounais désireux de poursuivre leur cursus académique dans des universités sous-régionales ou occidentales.

Ce qui arrive à Yaoundé II n’est sûrement pas un cas isolé. Selon toute vraisemblance, c’est tout le secteur de l’enseignement supérieur public qui est affecté. La 62e session de la Commission nationale d’évaluation des formations dispensées à l’étranger, tenue la semaine dernière à Yaoundé, n’a-t-elle pas été l’occasion de débusquer quelque 300 faux diplômes ont été parmi les 911 dossiers de demande d’équivalence en provenance du Nigeria, du Tchad et d’autres pays ? C’est dire si la coupe est pleine, s’agissant des pratiques douteuses qui ont cours dans l’enseignement supérieur au Cameroun, et qui touche du reste l’ensemble de notre système éducatif.

S’agissant de l’enseignement supérieur dont la mission, ô combien noble, est de former les cadres et dirigeants de demain, le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a péril en la demeure. Au sein et tout autour de nos universités d’Etat les actes de fraude et de corruption les plus criants sont légion. Lors des réunions de concertation sur la lutte contre la corruption dans le système éducatif organisées en mai 2008 à Yaoundé par la CONAC, de nombreuses pratiques douteuses ont été recensées. Au niveau de l’enseignement secondaire, ce sont, entre autres : l’achat des notes par les élèves ; le trafic des bulletins et des livrets scolaires par les responsables d’établissement ; La substitution de candidats et des copies aux examens ; la délivrance de fausses attestations de réussite etc. Au niveau de l’enseignement supérieur, corruption, arnaque et trafic d’influence font rage lors des contrôles continus, des travaux pratiques, des parrainages de mémoire et des thèses. Le monnayage des places aux concours d’entrée dans les grandes écoles, si souvent réfuté par les bénéficiaires virtuels faute de preuves matérielles à l’appui des récriminations des «acheteurs» déçus par la non admission de leur candidat.

Manifestement, la coupe du faux déborde. Face à la fraude endémique qui sévit, aggravant toujours plus la perte des valeurs dans notre société, un sursaut s’impose. A tous les niveaux. Pas seulement au niveau de ce qui est communément perçu comme la grande corruption dont les fauteurs sont dans le collimateur de la fameuse «Opération Epervier». Nous sommes tous interpellés. Individuellement et collectivement. Dans nos actes de tous les jours. Ce n’est pas en spectateurs passifs que chacun d’entre nous doit assister à la croisade engagée par la Commission nationale anti-corruption ou par le programme CHOC (changer d’habitude et s’opposer à la corruption). Nous perdons tous au change en contribuant ou en assistant dans l’indifférence à la dévalorisation de notre système éducatif, à la dévalorisation du niveau des élèves et étudiants ainsi que de nos diplôme qui perdent leur compétitivité à l’international.

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