Ntui (Mbam-et-Kim) – Les litiges fonciers font fureur dans le Mbam-et-Kim. A cause de la grande fertilité du sol, les gens affluent de toute part pour en profiter.
Ce qui fait que les terrains sont bradés, d’autres occupés de façon anarchique. Un phénomène qui est davantage vécu à Mbangassina, l’un des cinq arrondissements de ce département de près de 26 000 km2, abritant environ 28 000 âmes . Un ancien député, s’y est arrogé une portion du domaine national dans cette localité (17km sur 5) et sème la terreur au sein des populations depuis quelque temps. En temps de récolte par exemple, des hommes à sa merci sillonnent les cacaoyères des villageois qui ont osé cultiver sur « sa parcelle » et emportent tout, violant des femmes au passage. Les descentes sur le terrain des autorités administratives et même judiciaires n’ont pas réussi à freiner cet homme pour qui aucune autorité locale n’est assez grande. Une situation qui fait planer une ambiance d’insécurité, surtout dans ce département où il faut absolument implanter la police car il n’existe aucun commissariat de police. Quant à la gendarmerie, elle souffre d’un manque criant d’effectifs et de matériel roulant.
C’est certainement là, les premiers dossiers sur lesquels devra se pencher Awa Fonka Augustine, le nouveau préfet du Mbam-et-Kim, installé lundi dernier à Ntui par Roger Moïse Eyene Nlom, gouverneur de la région du Centre. Cet administrateur civil de 51 ans devra aussi suivre les projets de désenclavement du département, la densification de l’électrification et de l’hydraulique villageoise, ainsi que des structures sanitaires. Bref, « impulser une nouvelle dynamique pour le rayonnement du Mbam-et-Kim », selon Jérôme Ondobo, maire de la commune de Ntui, parlant au nom des populations qui ont assuré le préfet de leur entière collaboration. Toutefois, Awa Fonka Augustine doit garder en mémoire les missions de maintien de l’ordre public et de la paix sociale dévolues au représentant du chef de l’Etat, du gouvernement et de chacun de ses ministres. C’est dans ce cadre que le gouverneur lui a prescrit, entre autres, de tenir éloigné de ce département, vieux de 18 ans, les coupeurs de route qui sévissent dans la région limitrophe de l’Adamoua.
D’ailleurs, ce fils d’Akum dans le Nord-Ouest a de quoi faire ses preuves dans ce premier poste de préfet. Sorti de l’Enam en 1991, il a déjà roulé sa bosse dans le commandement. Notamment en tant sous-préfet à Nwa, Oku, Poli, Babessi, Djakiri et Tiko, d’où il a été promu le 15 juin dernier. Dans le Mbam-et-Inoubou, Awa Fonka Augustine vient remplacer Antoine Bissaga, muté dans le Nyong-et-So’o. Un préfet qui s’en va avec la reconnaissance de ses anciens administrés et la satisfaction de sa hiérarchie. Au cours de la passation de commandement, Antoine Bissaga a en effet été élevé au grade de chevalier de l’Ordre national de la valeur.