Les étudiants passent à la caisse depuis jeudi dernier. Et depuis vendredi, plus de 300 revendications ont été enregistrées au rectorat de Yaoundé I.
La promesse du chef de l’Etat, faite le 31 décembre 2009 aux étudiants méritants des universités publiques et privées du Cameroun se réalise! Depuis jeudi dernier, les bénéficiaires de la prime à l’excellence universitaire, près de 60.000 en tout, passent à la caisse et perçoivent chacun une bourse d’encouragement de 50.000 F. Il s’agit des meilleurs étudiants de l’année académique 2008/2009, selon les responsables du ministère de l’Enseignement supérieur (Minesup), qui ont coordonné l’opération. D’ailleurs, cet argent provient de l’exercice budgétaire 2010 dudit ministère, à hauteur de 2.900.000.000 F.A l’université de Yaoundé I, à peine les paiements commencés, une pluie de requêtes tombait déjà sur le rectorat. En effet, vendredi matin, la foule se faisait grandissante à ce niveau. Les uns plus mécontents que les autres : « Les critères de sélections sont clairs mais il y a trop de flou sur les listes. Personnellement, j’étais la meilleure de ma filière l’an dernier. Là, il y a les noms de mes camarades, pas le mien », regrette une jeune fille, entourée d’autres camarades qui soutiennent ses propos. « Les critères parlent d’avoir au moins 12 de moyenne, avec une priorité aux 5e années. Je remplis toutes ces conditions mais je ne suis pas éligible. Il faut qu’on m’explique », affirme un autre. Plus loin, c’est une étudiante de l’INJS qui collecte son dossier de requête. « L’an dernier, j’étais inscrite ici en faculté et j’étais parmi les meilleures, avec de bonnes notes. C’est vrai que je ne suis pas inscrite cette année, mais je suis toujours étudiante », dit-elle. Autant de choses qu’il faudra donc éclaircir. A l’intérieur du rectorat, un responsable explique qu’il a déjà plus de 300 requêtes enregistrées, et la plupart lui semblent fondées.
Le même jour, du côté de l’agence comptable de cette université, il y a également un monde fou. Ici, l’on se bouscule, s’engueule, se marche sur les pieds. Une ambiance digne d’une course au trésor. Pourtant, on se plaint aussi : « Il y a des listes affichées mais ils demandent de mettre les noms sur des listes et ça crée tout ce désordre », explique un étudiant qui essaye en vain de s’extirper de la foule. « C’est parce qu’il y a deux caisses à ce niveau qu’il y a autant de monde et de bousculade», regrette un autre qui ressort enfin de la caisse, 50.000 F en poche.
En effet, la mère des universités du Cameroun compte à elle seule 11.825 bénéficiaires de la prime. Pour faciliter les opérations de paiement, le recteur a publié deux jours plus tôt un communiqué mentionnant que sept billeteurs ont été désignés pour assurer le paiement. Et les bénéficiaires y ont été affectés, suivant l’ordre alphabétique. En plus, avant l’ouverture des caisses, l’agent comptable a également affiché une note, précisant que chaque billeteur paiera 200 personnes par jour, 100 premiers entre 9 et 12 h, les 100 autres de 12 h 30 à 15 h 30. La dame souligne que les paiements ne s’arrêteront que lorsque le dernier bénéficiaire aura perçu sa prime. Malgré ces mesures, tout le monde veut être servi tout de suite. Joint au téléphone par CT, le recteur de l’université de Yaoundé II, le Pr. Jean Tabi Manga, affirme que le paiement de la prime est également effectif dans son institution depuis jeudi soir et que jusqu’ici, aucun incident n’a été signalé.
