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Dossier de la Rédaction

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Croisade contre l’école buissonnière

Avec un effectif cumulé de 3 649 898 élèves dans les secteurs public et privé pour les cycles d’enseignement maternel, primaire et normal, encadrés dans 18389 établissements scolaires par 87265 personnels enseignants, le Cameroun se trouve dans le peloton de tête des pays les mieux lotis dans l’éducation de base en Afrique au Sud du Sahara. Le taux de scolarisation à l’école primaire s’est nettement amélioré depuis la suppression des frais de scolarité induisant la gratuité à ce niveau d’enseignement. Un pas important a été ainsi franchi vers la réalisation de l’un des objectifs du millénaire fixés par les Nations-Unies dont l’échéance s’achève en 2015, à savoir la scolarisation totale, dans le primaire, de tous les enfants en âge légal pour ce cycle. Les chiffres globaux indiqués par le ministère de l’Education de base dans le cadre de l’année scolaire 2008-2009 ne font pas l’impasse sur d’autres indicateurs clés. Il en est ainsi du taux d’achèvement des études primaires. Il s’élève à 87,29% dans le cycle primaire anglophone, tandis qu’il est de 67,56% dans le cycle primaire francophone. Si l’encadrement sommaire, faute d’effectifs suffisants d’enseignants et l’éloignement des enfants de leurs écoles expliquent dans certains cas, les déperditions scolaires à ce niveau, et même parfois au niveau secondaire, l’on a pu observer que l’encouragement voire la complicité de parents à l’école buissonnière constitue une cause non négligeable.

Les témoignages accablants à l’encontre de parents négligents ou inconscients ne manquent pas pour étayer ce constat. Dans un entretien publié par Cameroon Tribune le mercredi 7 juillet 2010 en page 17, le directeur du CES (Collège d’enseignement secondaire) de Deuk, localité située à 35 kilomètres de Bafia dans le département du Mbam-et-Inoubou, affirme que certains parents retiennent les enfants le plus longtemps possible après la rentrée ou les occupent aux travaux champêtres pendant l’année scolaire. Il y a trois mois environ, en avril dernier, les évêques de la province ecclésiastique de Garoua, réunis à Ngaoundéré, rendaient public un communiqué fustigeant certaines pratiques surannées de rites traditionnels nuisibles à l’éducation des enfants. Ils relevaient pour la dénoncer la mauvaise habitude de nombreux parents initiés à ces rites consistant à retirer leurs enfants mâles de l’école pour toute la durée de l’initiation. Cette manie, dans les régions concernées, entraîne une pratique soutenue de l’école buissonnière et partant une croissance anormale du taux de déperdition scolaire. Elle ne date pas de l’année scolaire qui vient de s’achever. Il y a une décennie environ, le ministère des Affaires sociales et celui de l’Education nationale (en leur temps) battaient régulièrement campagne avec l’appui des autorités administratives contre la désertion scolaire persistante dans certaines localités des ex-provinces de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord. En plus des travaux champêtres et des pâturages surtout pour les jeunes garçons, la déperdition scolaire s’expliquait aussi par des mariages précoces pour les jeunes filles. Il y a lieu de croire que la situation s’est sensiblement améliorée, puisque ces campagnes ne font plus parler d’elles.

Il est pourtant indéniable que l’éducation est l’un des leviers incontournables du développement et de la modernisation. Pour le gouvernement, elle constitue l’une des priorités à laquelle il accorde la part la plus importante du budget compte tenu de l’ensemble des cycles d’enseignement. Elle est aussi pour chaque enfant et pour la nation toute entière, l’une des clés de l’avenir, tant il est vrai que le savoir est un puissant moyen de lutte contre la pauvreté et un moyen efficace et efficient d’accès à la production de richesses.

La mobilisation de tous (autorités administratives, traditionnelles, religieuses, responsables et maîtres d’écoles, parents...) est donc nécessaire pour lutter contre l’école buissonnière et la désertion scolaire.
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