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Dossier de la Rédaction

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Cellules de lutte contre la corruption : La nécessaire réforme

Et pourtant elles travaillent, murmure un agent du ministère des Domaines et des Affaires foncières (Mindaf) rencontré, la semaine dernière, dans les couloirs de cette administration au moment où nous menions cette enquête sur la manière dont fonctionnent les cellules ministérielles de lutte contre la corruption. Bien que les travaux de ces cellules se déroulent à huis clos, les résultats ne tardent pas souvent à être connus de tous, affirme-t-il. Et de citer les noms et titres des responsables de son ministère qui ont été pris la main dans le sac et punis en conséquence, ces derniers temps.

En réalité, c’était du menu fretin, si l’on excepte le cas d’un sous-directeur convaincu de malversations. Quelles sanctions pour les fautifs ? La commission se borne à faire des propositions de sanctions au ministre. Mais, explique notre interlocuteur, certains des coupables ont fait amende. Les récalcitrants ont été purement et simplement renvoyés à leurs administrations d’origine. Très peu pour un si grand crime.

Quoi qu’il en soit, les cellules ministérielles de lutte contre la corruption, telles qu’elles ont été constituées, ne peuvent attraper que du menu fretin. On voit mal le chef d’une cellule ministérielle de lutte contre la corruption (généralement inspecteur général dans ce ministère) épingler le ministre de tutelle, c’est-à-dire son supérieur hiérarchique) à qui il doit d’ailleurs adresser les propositions de sanctions. Or, l’essentiel de la corruption concerne ces hautes personnalités qui écument les conseils d’administrations et les commissions des marchés.

Le cas du ministère des Domaines et des Affaires foncières est d’ailleurs spécial. C’est l’un des rares départements ministériels qui, bon an mal an, tient encore des sessions de travail plus ou moins régulières, où sont jugés les présumés coupables. Ailleurs, c’est généralement le calme plat. En principe, les cellules de lutte contre la corruption doivent adresser les copies de leurs programmes d’action ainsi que leurs rapports de mission et d’activité à la commission nationale anti-corruption (CONAC). Mais combien le font-ils ? On les compte sur les doigts d’une seule main.

Au final, les cellules ministérielles de lutte contre la corruption se sont révélées, dans leur grande majorité, très inefficaces dans l’exercice de leur mission. Cette situation, estime- t-on, est largement liée à leur forte dépendance organique vis-à-vis des ministres qui sont l’autorité directe sous laquelle chaque cellule ministérielle est placée. Il est donc souhaitable de revoir leur structuration dès lors qu’elles expédient leurs rapports à la CONAC, croit- on au sein du projet CHOC (Changer d'habitudes, s'opposer à la corruption », un projet gouvernemental qui a démarré ses activités en mars 2008 et dont l’objectif premier de contribuer à la réduction significative de la corruption au Cameroun.

Une évaluation indépendante du travail des cellules ministérielles de lutte contre la corruption réalisée par les organisations de la société civile avait été annoncée le mardi 17 janvier 2006. On n’en a plus entendu parler. Les résultats de ce travail aurait permis de connaître la vérité. N’empêche qu’ils sont nombreux qui pensent que les cellules ministérielles de lutte contre la corruption n’existent que de nom. En décidant le 17 juin dernier de réformer ces cellules, le Premier ministre, chef du gouvernement semble leur donner raison.

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