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Dossier de la Rédaction

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Corruptions

Comment croire en l’efficacité des stratégies de lutte contre la corruption mise en œuvre par l’Etat si certaines instances qui en ont la charge se débinent toujours dès qu’il faut parler comme on dit des sujets qui fâchent : les résultats de leurs actions !

A la faveur d’une enquête initiée par Cameroon Tribune pour mesurer le chemin parcouru, les reporters ont découvert, déboussolés, que des responsables de premier plan des cellules installées dans les départements ministériels, excellaient dans l’utilisation des techniques du silence des carpes. Peut être bien pour ne rien dire qui pourrait leur faire perdre leur place, ils se sont presque tous refugiés dans l’exigence d’autorisations préalables « avant de parler ! ». Curieuse attitude que celle de ces personnes ressources et en principe au dessus de tout soupçon, qui ne devraient hésiter sur aucune occasion pour montrer le sérieux de leur engagement à contribuer à chasser la bête qui a fait son lit dans les habitudes. La lutte contre la corruption serait-elle donc une utopie pour faire mode ou un simple divertissement ?

Un de plus pour les « élus » à nouveau ce créneau. Un couloir pour arrondir les fins de mois sur les crêtes raides d’une vie bien souvent organisée au dessus des réelles ressources. Un strapontin juste assez bon à faire profiter des avantages que procurent ces différentes instances où les feuilles de présence circulent très vite pour garantir des visas d’émargement au budget. L’autre curiosité est la propension de chacun à ne parler que de la corruption qui fait rage chez les voisins ! Un peu comme si on envoyait le chien aboyer ailleurs, pendant qu’on s’occupe d’autant mieux à ménager ses choux là où ils nous font grossir. « Les magistrats ? Ils sont pires ! » « Pour nous les policiers ça ce voit parce que nous sommes en route ! Allez regarder chez les médecins c’est la mort seulement! » Et les confidences pleuvent comme s’il est interdit de sortir du cercle vicieux !

Non, la vraie utopie c’est de croire qu’on ne peut plus, qu’on ne doit plus lutter contre la corruption. Les efforts déployés par l’Etat du Cameroun sont réels mais les avancées concrètes restent encore faibles. En fait, dans la plupart des cas, la corruption est banalisée. Or qui vole un œuf volera bien un bœuf en attendant d’emporter le troupeau ! Il n’y a pas de petite corruption. Il y a la corruption qui relève du quotidien de la population et des entrepreneurs, qui vivent avec, et vont jusqu’à la considérer avec fatalisme comme une partie intégrante de leur culture. Non seulement les décisions publiques et les règles officielles – comme l’attribution d’un marché public ou le montant des taxes à payer- continuent de se « négocier », mais bien souvent le service banal de corruption dans les allées du marché se porte comme la plus belle petite merveille. Ce qui enracine le mal c’est que ceux qui refusent de jouer le sale jeu sont écartés des postes importants. Les entrepreneurs qui s’y opposent se trouvent pénalisés par rapport à leurs concurrents moins scrupuleux. L’idée la plus forte étant que la corruption est le moyen le moins risqué pour s’enrichir rapidement ; ce qui contribue à ancrer dans les mentalités sa« normalité ». Jusqu’à quand ?
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