Polémique de trop ou simple malentendu ? L’injonction du Premier ministre exigeant le remboursement de 235 000 000 Fcfa au Trésor public a fait des vagues, mais tout est rentré dans l’ordre. Aura-t-on jamais fini avec le dantesque cauchemar de la participation des Lions Indomptables à la Coupe du monde 2010 ? En tous cas, à la mi-temps du difficile match de prolongations qui se joue acide dans les mémoires des Camerounais, les gradins sont encore bondés de toutes ces aigreurs qui justifient peut être de sérieuses et nombreuses interrogations qui fusent sur la gestion financière du comité de gestion Ad hoc du Mondial Afrique du Sud 2010. Ce qui est constant c’est que le Premier ministre Chef du gouvernement a, pour la première fois en six participations du Cameroun à la fête foraine du foot, exigé le remboursement des trop-perçus. A ce jour, et si l’on s’en tient à une correspondance du ministre des Sports et de l’Education Physique au ministre des finances ayant pour objet «transmission des photocopies de quittances », le compte est bon. Ainsi donc les 235 millions querellés ont été entièrement remboursés par les membres de la délégation du Cameroun, concernés par les très hautes instructions de la «haute hiérarchie» dès le 10 juin 2010 selon des sources proches du Minsep.

Au total, 13 personnes se sont acquittées selon la terminologie jusqu’ici utilisée, des sommes perçues au titre des « primes de participation de certains officiels et encadreurs de l’équipe nationale de football international(!) du Cameroun ». Dans l’ordre décroissant d’importance des montants perçus et en leur qualité, Iya Mohamed, président de Fécafoot ; Paul Le Guen, entraîneur national sélectionneur au moment des faits ; 45.000.000 F chacun. Madame Cécile Betala, directeur du Développement des Sports de Haut niveau ; André Nguidjol Nlend, directeur Administratif et financier, 35.000.000 chacun. Pr Raymond Mbedé, psychologue ; Linus Pascal Fouda, 20.000.000 chacun. Suivent les autres responsables avec des ardoises moins salées, 5.000.000 pour chacun ; deux responsables de la sécurité Mvotoung Ndjoukong Aoudou, et Bienvenu Mbida. Deux kinésithérapeutes Elias Kaleguem et Daniel Tecky Tcheuffa. Deux responsables du matériel, Boubakary et Mohamadou Laminou ainsi que le responsable des Relations publiques et des compétitions internationales, Martin Etonge.

Pour de nombreux observateurs de la scène sportive, la démarche du Premier ministre apparaît clairement comme une rupture avec une pratique si longtemps «huilée» dans les arcanes de l’organisation des compétions internationales où les acteurs, «sélectionnés bénis » broutent là où… L’édifice de l’omerta très souvent observée tiendra-t-il face au cyclone de la réforme qui vient d’être lancé par le gouvernement ? En tous cas ce soir, pour faire dormir la petite «Mim» qui couve son chagrin d’une année bien difficile, le conte de papa lui racontera comme dans une belle histoire de «ma famille» que le foot là, c’est affaire gros millions !