Il a été dévoilé au cours de l’atelier de deux jours organisé à l’hôtel Mansel par la CONAC.

7,5 sur 10. C’est à cette proportion que la corruption gangrène le budget d’investissements publics et les marchés publics au Cameroun. Le chiffre a été dévoilé hier à l’issue de l’atelier organisé par la CONAC à l’hôtel Mansel. Troisième atelier du genre dans le cadre de l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption et qui visait selon Alfred Etom, le secrétaire exécutif du comité ad hoc d’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la corruption, à « établir un diagnostic du phénomène de la corruption et d’élaborer une stratégie pour le limiter ». Ce chiffre, résultat d’une évaluation sans complaisance effectuée par les participants issus de l’administration, de l’Agence de Régulation des Marchés Publics (ARMP), de la société civile et du secteur privé est préoccupant eu égard à la sensibilité de ses deux secteurs dans la vie économique de l’Etat. Les conséquences étant celles que l’on connaît tous, la mauvaise ou la non exécution des projets inscrits au BIP, les procédures non réglementaires de passation de marchés entre autres.

Aux grands maux, les grands remèdes donc. A la suite du diagnostic, une ordonnance a été prescrite pour tordre le cou au phénomène et assainir les procédures du BIP et les procédures dans les marchés publics. Laquelle ordonnance se décline en fait en une série de stratégies qui seront soumises au gouvernement pour implémentation. Comme l’a déclaré Alfred Etom, c’est effectivement dès janvier 2011 que lesdites stratégies qui restent à dévoiler au public seront mises en application. Chaque département ministériel devant s’en inspirer pour asseoir sa propre stratégie en la matière.

Satisfaction pour le représentant du Premier ministre, Aimé - Parfait Bikoro pour qui ces « assises marquent un pas décisif dans la lutte contre la corruption au Cameroun ». Il s’est également félicité de la qualité des encadreurs et des interventions des participants qui ne sont pas allés par quatre chemins pour mesurer le degré de prégnance du phénomène. L’atelier de l’hôtel Mansel intervient après celui consacré à la santé et celui de Bertoua sur les forêts et l’environnement. Douala accueille, dans les prochains jours, les quatrièmes assises du genre, cette fois sur l’éducation.