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Dossier de la Rédaction

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Droit aux vacances : Ces inégalités criantes

Faut pas croire ! Même pour les élèves et étudiants rien n’est plus du tout évident. On achève de le croire lorsqu’en plein milieu de ce mois de juillet, on croise un groupe d’élèves en uniforme dans une rue de Yaoundé.

Et ça se confirme lorsqu’on fait le tour des établissements scolaires, surtout privés d’un quartier comme Ekounou dans la capitale. Cours de vacances par-ci, tests préalables aux recrutements par-là. Les vacances ne sont décidément plus ce qu’elles étaient. Et les parents sont presque obligés de s’aligner s’ils veulent une place à la prochaine rentrée. Ce déploiement implique évidemment une mobilisation des personnels, enseignants et cadres administratifs pour encadrer cette activité.

Les vacances, nous y sommes ! En principe, oui. Mais comme nous le savons, les réalités de chez nous n’ont rien à voir avec la culture occidentale, où parents et enfants, jeunes et vieux se livrent pieds et poings liés aux vertus du farniente. En cette période où les plages européennes et américaines sont bondées de vacanciers, celles du Cameroun sont surtout occupées par des étrangers. Parce que les Camerounais ne sont pas en vacances. Quand le sont-ils en réalité ? Difficile à dire. En tout cas, il est presque impossible d’organiser le calendrier de l’année en termes de vacances et de jours de travail. C’est le règne de la débrouillardise, chacun use de son intelligence pour grappiller quelques jours de repos sur la période pourtant prévue.

La réglementation est pourtant sans équivoque. Chaque travailleur a droit à un congé annuel. Moment de pause pour se changer les idées, décompresser, et recharger les batteries, quoi. 18 jours, 23 jours, un mois, c’est selon le statut. Mais entre ce qui est si clairement énoncé et dont le bien-fondé ne suscite aucun débat, et la réalité, le fossé est parfois énorme. Beaucoup de travailleurs, accumulent donc facilement quatre, voire cinq ans de travail en continu, avec comme seuls espaces de répit, les week-ends. Et encore !

C’est clair, les conditions sont parfois réunies pour bloquer le départ en congé de certains travailleurs. L’argument de la compétence souvent mis en avant, semble justifier bien des absences de repos. Dans la bouche du patron, les « Tu ne peux pas partir maintenant » se succèdent au fil des mois, rarement accompagnés d’une compensation. Les travailleurs les plus performants sont-ils condamnés à devenir des montagnes de stress ? On dirait bien. Puisque les patrons mettent sur la balance, leur santé et le rendement de l’entreprise. Il faut être de mauvaise foi pour ne pas savoir de quel côté ça va pencher.

Résultat, l’obtention d’un congé est pour ceux-là, un autre exercice acrobatique. Où l’on peut faire valoir ses droits en se faisant aider par un inspecteur du travail. Très peu en arrivent-là. La solution facile, c’est souvent le médecin et son arme fatale : le repos médical.

La réalité est différente dans d’autres domaines de l’emploi, mais le résultat est semblable. Le commerçant, grossiste ou détaillant du marché central songe-t-il jamais à prendre des vacances ? Ce n’est pas fréquent. Là pourtant, il travaille à son propre compte. Le pauvre subit pourtant la loi du rendement. Une boutique fermée pendant un mois et c’est la catastrophe ! Dans les petits métiers, la pression du patron est encore plus impitoyable. Employés de maison (domestiques, chauffeurs, vigiles) tombent sous le coup de cette loi. Sauf quand leur employeur décide sur une humeur, de leur accorder une semaine. Les risques liés au travail prolongé et sans repos sont évidemment connus. Mais rien n’y fait. Petite remarque tout de même : les gens meurent de plus en plus d’AVC…

Yves ATANGA

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