L’accusée Minette Hortense Kouadjo comparaissait en première instance pour avoir escroqué près de 4 millions de F sous cette fausse casquette. Mme Menye Ekodo, Mengue Marie, Zoa Martin, et Ekoua Mbarga, quatre des huit victimes de l’usurpatrice étaient présents à l’audience du 20 juillet dernier au tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif. Appelés chacun à tour de rôle comme témoins, leurs récits vont permettre de reconstituer le scénario de l’escroquerie qui les a amenés à porter plainte contre l’accusée, Minette Hortense Kouadjo. L’affaire commence au mois d’août dernier. Le neveu de Menye Ekodo présente à l’ensemble de sa famille sa fiancée, Minette Hortense K., qui prétend du reste être la chargée de communication de la première dame et membre du Cercle des amis du Cameroun (Cerac). Elle gagne vite la confiance de toute la famille, en particulier celle de sa « belle mère » qui se félicite de compter une telle future bru dans la famille. Selon le témoignage de M. Menye Ekodo, époux de l’une des plaignantes, l’usurpatrice parvient à convaincre sa « belle-famille » que ses entrées lui donnent la possibilité d’obtenir facilement des visas, ou encore de faire entrer des véhicules sans payer les droits de douane.

Mengue Marie, amie de Menye Ekodo qui souhaite faire voyager sa fille pour la Belgique, sollicite ainsi l’intervention de Minette qui lui demandera plus d’un million de F pour le service. Zoa Martin, frère de Menye Ekodo, avance quant à lui la somme de 850.000 F pour l’achat d’une mercedes 300 en, Europe, « l’autre partie devant être versée après la livraison du véhicule », précise-t-il à la barre. M. Menye, pour sa part, remet un montant de 750.000 F pour l’achat d’une mercedes également. A ces victimes s’ajoutent cinq autres personnes, parmi lesquelles une étudiante et un élève. Au total, près de 4 millions de F sont ainsi extorqués par Minette K. C’est l’attente interminable de l’aboutissement de ces transactions, des rendez-vous à chaque fois repoussés, et une insolence grandissante de l’accusée qui ne répond plus à son téléphone, qui va mettre la puce à l’oreille des victimes. Ces dernières mènent une enquête au Cerac et même auprès de services de la présidence, où ils apprennent que Minette Kouadjou ne fait pas partie des effectifs. Une plainte est portée et l’escroc présumée finalement interpellée avant d’être déférée.

Lors de cette troisième audience mardi dernier, l’accusée a continué à nier les faits qui lui sont reprochés. « En présence de qui m’as-tu remis l’argent ? Où sont les reçus ? », lancera- t-elle aux plaignants depuis le box des accusés. Afin de rassembler plus de preuves, le tribunal a renvoyé l’audience au 3 août prochain.