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Dossier de la Rédaction

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Consommer camerounais, un challenge

Curieux. Vraiment curieux. Lorsqu’on fait un tour dans les aéroports de Yaoundé Nsimalen et de Douala, les deux plus importants du pays, la plupart des voyageurs camerounais en partance pour l’étranger se démènent comme de beaux diables pour emporter dans leurs bagages des mets locaux.

Certains n’hésitent parfois pas à abandonner quelques vêtements pour sauver qui un bâton de manioc, qui un sachet de Ndolè séché. On peut dès lors conclure que les Camerounais aiment la cuisine locale. Pourtant dans le même temps, la production nationale reste extrêmement timide et les importations continuent de tirer grand profit d’une demande en plein essor. Ainsi, des chiffres de la douane camerounaise révèlent qu’entre janvier et mai 2010, le Cameroun a importé du poisson congelé, du riz et de l’huile raffinée à hauteur de 75 milliards de F. Entre 2004 et 2006, les importations cumulées des denrées alimentaires sont passées de 850.000 tonnes à 1.200.000 tonnes environ, soit une augmentation de 40%. Cherchez l’erreur…

En matière alimentaire, le « consommer camerounais » ne serait-il alors qu’une vue de l’esprit ? On s’en inquiète. Pourtant, le potentiel national est sans cesse vanté. Il y a donc urgence d’inverser la tendance. Et le ministre du Commerce a sa petite idée sur la question : «il serait mieux que les ressources soient consacrées à l’acquisition des biens d’équipement» pour mécaniser l’agriculture et industrialiser la transformation nationale de la production. Les gains peuvent se révéler colossaux. Davantage, une étude contenue dans le livre blanc de la campagne «Zéro produit alimentaire importé au comice agro-pastoral d’Ebolowa 2010» montre que la fabrication de pain enrichi à 20% de farines locales (patates, manioc, igname) vaudrait annuellement : la création des usines de séchage et de production de farines, la production de 79.000 tonnes de tubercules, la création de 15.000 ha de champs, de 96.000 emplois et une économie de 11,5 milliards de F. En 2009, le Cameroun a importé 476.000 tonnes de riz, pour un coût de 119 milliards de F. Toujours selon le livre blanc, une décision de plafonner les importations à 400.000 tonnes reviendrait à produire 76.000 tonnes. Ce qui équivaudrait à la création de 15.000 ha de champs, 46.000 emplois et à une économie de 19 milliards de F.

La régularité, la qualité et le prix représentent les trois critères incontournables pour s’imposer sur un marché. Le pari pour les producteurs camerounais reste entier. La mise à niveau compétitive des entreprises camerounaises et la sensibilisation des consommateurs, sont la clé d’un Cameroun autosuffisant. Toujours est-il qu’au sujet de la sensibilisation, les efforts à fournir ne sont pas titanesques. Car les scènes décrites plus haut et les sommes importantes dépensées par des Camerounais à l’étranger pour un doigt de plantain ou une bouchée de Eru en disent long sur l’état d’esprit des consommateurs nationaux. Si les étals sont garnis en produits camerounais de qualité, ce n’est pas à Yaoundé, Douala ou Garoua que le caviar connaîtra ses plus grandes ventes. A cet égard, avec la campagne «Zéro produits alimentaires importés au comice d’Ebolowa », les organisateurs entendent sortir des starting-blocks pour faire en sorte que les produits des prochains comices respectent cette vision. Consommer camerounais c’est possible. Mais pour cela, il faudrait d’abord produire camerounais en quantité. Et ça c’est la bataille à gagner…
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