Il y a en ce début de deuxième semestre 2010, comme un mauvais vent qui souffle sur l’univers du logement, notamment le logement social au Cameroun.
En tout cas, on semble s’éloigner de l’espoir suscité l’année dernière par un certain nombre de projets. Pour le moment, ce n’est qu’une impression, que personne ne souhaite voir confirmée. Le 23 décembre en effet, le Premier ministre, chef du gouvernement posait la première pierre d’un ambitieux programme de logement social conçu pour l’ensemble des dix régions du territoire national. A Olembé à la sortie nord de Yaoundé, Philemon Yang lançait ainsi la construction d’un total de 10.000 logements à l’horizon 2013.
Le projet gouvernemental, présenté comme une émanation de la politique des Grandes ambitions, est fait pour doter les villes de Yaoundé et Douala de 4500 nouveaux logements chacune. Et les chefs-lieux de régions de 400 logements, les chefs-lieux de départements de 300 logements. Et enfin les villes universitaires et industrielles, 150 logements. Il est également prévu, l’aménagement de 50.000 parcelles de terrain. Même si ces prévisions ne sont pas faites pour combler le déficit actuel (200.000 logements), l’entreprise apparaît quand même colossale dans un environnement où l’investissement est plutôt rare. La construction des dernières cités SIC à caractère social remonte à une vingtaine d’années et les grandes villes ont connu une démographie galopante au fil des ans.
L’espoir était donc permis. Ce d’autant plus que d’autres initiatives ont vu le jour. A Yaoundé et Douala par exemple, les Communautés urbaines ont lancé des projets similaires. Et tout était fait pour que, à cette période-ci, on commence à voir sortir de terre, toutes ces belles promesses. On n’en est malheureusement pas là. A l’heure actuelle, pas grand’ chose n’a évolué sur le terrain. A Olembé (Yaoundé) comme à Mbanga Bakoko (Douala), les choses tardent à prendre leur envol depuis la pose de la première.
Les lenteurs observées çà et là ont diverses explications. Avec les spécialistes, on peut citer en premier, la complexité du processus. Le projet gouvernemental est mis en œuvre par le ministère du Développement urbain et de l’Habitat, par l’entremise de la Société immobilière du Cameroun (SIC). Ce qui, aux dires des responsables, implique une multiplicité des intervenants. A commencer par la Maetur, pour l’aménagement des espaces avant les travaux proprement dits. De même, la désignation des responsables devant mener à bien ces projets a pris du temps. Toutes choses qui peuvent expliquer le retard.
Le problème, c’est que le résultat est pratiquement le même pour les projets municipaux comme la prometteuse «Cité d’Ongola», de la Communauté urbaine de Yaoundé. Le projet lancé sur le site de l’ancien camp SIC Tsinga piétine depuis près de deux ans maintenant. Ici, c’est le prestataire retenu qui pose problème. Précisément à cause de financements non disponibles. Des démêlés avec une banque ont pratiquement bloqué le projet. Et à l’Hôtel de Ville, on envisage déjà une autre solution.
Reconnaissons que tout cela n’est pas de nature à doper l’optimisme des nombreux demandeurs de logements qui peuplent le pays. Mais que peut-on faire sans financement ?