La première visite du président Biya au Brésil s’achève sur une note générale de satisfaction. De nombreux accords bilatéraux ont été signés. Intense aura été la deuxième journée de la visite officielle du président Paul Biya au Brésil. Intense mais aussi fructueuse puisque, au moment où cette visite prend fin, les deux pays, par les voix de leurs chefs d’Etat respectifs, se disent pleinement satisfaits de la qualité des échanges et des résultats obtenus.

12 heures 10. Le président Lula arrive dans le grand hall du ministère des Relations extérieures du Brésil, palais Itamaraty. Pour cause de travaux au palais présidentiel, c’est ici que le président Lula travaille et accueille ses hôtes de marque. A peine cinq minutes d’attente et le cortège du président Biya s’immobilise. Haie d’honneur et chaleureuse accolade entre les deux chefs d’Etat. Visiblement, entre les deux hommes, le courant passe bien.

Le marathon du président Biya vient de commencer. La rencontre au sommet se déroule et s’ouvre très vite à quelques membres des suites respectives. Après une heure d’échanges manifestement fructueux, les deux présidents, qui viennent d’être rejoints par leurs épouses, conduisent leurs suites dans la salle où sont signés les documents qui matérialisent le renforcement de la coopération entre le Cameroun et le Brésil. Tour à tour, pour le compte du Cameroun, le vice-Premier ministre, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Jean Nkuété, le ministre du Tourisme Baba Hamadou et le ministre des Relations extérieures, Henri Eyébé Ayissi, vont signer les documents.

Ces accords sont relatifs au programme culturel exécutif 2010-2013, Le premier est le protocole d'entente sur la coopération dans le domaine de l'agriculture et l'élevage. Le Brésil, puissance agricole mondiale a développé une expertise dont le Cameroun voudrait tirer profit. Le deuxième accord porte sur la coopération dans le domaine du tourisme. Le troisième et quatrième, relatifs au programme culturel exécutif 2010-2013 et à l'exercice des activités rémunérées pour une partie du personnel diplomatique, consulaire, militaire, administratif et technique.

Echanges approfondis

Cette étape bouclée, voici venue le temps du déjeuner. Paul Biya et Lula précèdent Chantal et Leticia, leurs épouses. Dans la salle, une disposition symétrique parfaite. Sept tables à gauche portant des noms du Brésil (Amazonas, Sao Francisco, Parana, Parnaiba, Paraïba Do Sul, Grande et Tocantins). Sept autres tables à droite portant elles des noms camerounais (Wouri, Dja, Ntem, Bénoué, Nyong,Sanga, Logone). Au centre, la table d’honneur. Les toasts prononcés par les chefs d’Etat respecteront la même symétrie : sept minutes pour chacun. Ils saluent la coopération entre les deux pays. Le président Lula loue la sagesse de son homologue camerounais. Il souligne les efforts qu’il entreprend pour développer son pays. Surtout, il insiste sur son charisme diplomatique qui a depuis longtemps dépassé les frontières du continent africain.

Paul Biya souligne quant à lui la similitude de la végétation et du climat, apprécie la chaleur et la convivialité de l’accueil. Le chef de l’Etat relève que le parcours du Brésil sur le chemin du développement peut inspirer d’autres pays. A l’image du Cameroun. Ici, Paul Biya a décliné depuis des années sa vision du futur sous le signe des « Grandes Ambitions ». Une stratégie à long terme a été élaborée pour faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. Ouvert à tous les pays, le Cameroun voudrait compter également sur le soutien du Brésil. Les domaines de l’énergie, des mines, de l’agriculture sont, entre autres, ceux pour lesquels le Cameroun compte bénéficier de l’expertise brésilienne.

Mais le président Biya a lourdement insisté sur le rôle politique du Brésil. Qu’il s’agisse des négociations commerciales, des batailles sur le développement durable ou les changements climatiques, la voix du Brésil est quasiment devenue la voix des « sans voix » du Sud de la planète. Et cette voix porte de plus en plus, rééquilibrant ainsi les rapports de force.