Le Minsanté et le Minee à la recherche de solutions durables pour stopper le bilan macabre de l’épidémie du cholera dans l’Extrême-Nord.
En cet après-midi du mercredi 11 aout 2010, l’atmosphère et la météo sont lourdes sur la ville de Mokolo. Les nuages continuent de s’amonceler sur les monts Mandara qui ne finissent pas de déverser sur la plaine le trop-plein d’eau en cette période de grandes précipitations. L’arrivée de trois membres du gouvernement dans la ville n’a plus donné lieu, comme à l’accoutumée, à une mobilisation populaire qui s’accompagne généralement d’un tintamarre particulier. C’est que l’épidémie du cholera qui place ce département au hit parade des chiffres les plus fous n’autorise plus les grands rassemblements. C’est donc dans cette ambiance funeste que le ministre de la Santé publique et son collègue de l’Eau et de l’Energie accompagnés du secrétaire d’Etat à la Santé et du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord font leur entrée dans le chef-lieu du département du Mayo-Tsanaga. A leurs côtés, les représentants-résidents du HCR, de l’UNICEF et de l’OMS.Le temps de l’accueil par les autorités locales, la caravane s’ébranle immédiatement en direction de la localité de Sirak, à une dizaine de kilomètres de Mokolo. Ici, l’école publique locale a été transformée en un centre de traitement communautaire. Depuis le début de l’épidémie, ce centre de fortune a reçu 112 malades. Aujourd’hui 19 patients y sont encore internés. La prise en charge est gratuite, le seul souci, souligne un agent de la Croix-Rouge, c’est l’alimentation. Les visiteurs du jour se procurent des masques de protection et se font désinfecter pour accéder à la « salle d’hospitalisation ». Après quelques messages de réconfort aux malades, ils retrouvent la cour de l’école où est massée la population de Sirak. Le porte-parole de ces 4000 âmes salue l’arrivée des membres du gouvernement mais souhaite la création d’un centre de santé et la construction des points d’eau potable. André Mama Fouda transmet le message de réconfort du chef de l’Etat, du Premier ministre et de l’ensemble du gouvernement. Il insiste surtout sur le respect des règles d’hygiène et la construction des latrines.
Le cortège se dirige ensuite à l’hôpital de district de Mokolo qui a enregistré 198 cas dont trois décès. Cette structure a accueilli le plus gros contingent des victimes du cholera. Actuellement, seuls 14 malades s’y trouvent, le reste a recouvré la guérison. Les ministres s’assurent de la gratuité des soins et surtout de la disponibilité des médicaments. La visite du barrage hydraulique de Mokolo qui alimente les villes de Mokolo et de Mora permettra d’envisager l’extension du réseau de distribution surtout que précisent les experts, cette source est sous-utilisée.
