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Dossier de la Rédaction

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Rétrocession de Bakassi, deux ans après

Demain 14 août, cela fera exactement deux ans que Bakassi aura réintégré la mère-patrie après quatorze ans de tribulations.

L’événement avait eu lieu le 14 août 2008 à Calabar au Nigeria. Ce jour-là, le transfert d’autorité au Cameroun sur la péninsule s’était effectué dans le calme et la dignité. Mais le plus dur était à venir : l’administration, c’est-à dire le développement de la presqu’île. Le gouvernement camerounais a mis en place le 27 août 2007, c’est à dire un an avant le transfert d’autorité, un comité de coordination et de suivi de la mise en œuvre des projets prioritaires à réaliser à Bakassi. Sa mission ? Susciter, harmoniser et rationaliser les interventions de l’Etat ainsi que celles des partenaires au développement dans la zone de Bakassi.

En effet, des projets aussi prioritaires les uns que les autres avaient déjà été identifiés en matière d’administration du territoire, d’éducation, de santé, les besoins en eau potable, électricité, agriculture, élevage, pêche, communication, défense, tourisme, forêts, urbanisme ; bref, tout était à faire ou à refaire. Il fallait réunir au bas mot 246 milliards de f.cfa pour rendre rapidement la zone viable. Un véritable défi. A l’heure qu’il est, c’est à dire deux ans seulement après, les fruits ont tenu la promesse des fleurs, affirme Jacob Lekumze Ketuna, président du Comité de coordination et de suivi des projets prioritaires à réaliser à Bakassi. Selon lui, pratiquement tous les projets programmés ont été réalisés. C’est ainsi que de nombreuses infrastructures ont déjà été construites : des salles de classes, des centres de santé, des camps de gendarmerie, dans l’enseignement, tous les cycles sont représentés. Le bitumage de l’important axe routier Kumba-Mundemba-Isangele, Akwa dont le coût des travaux est estimé à quelque 130 milliards de f.cfa, va certainement démarrer avant la fin de cette année.

Même le secteur de la communication, jadis parent pauvre, va bénéficier d’importants crédits. Bientôt les signaux radio et télé des medias camerounais vont arroser Bakassi uniquement couvert actuellement par les medias nigérians. L’Unesco est même en train de contribuer à la construction d’une radio communautaire à Isangele. Néanmoins le Comité exhorte le Mincom à poursuivre son implantation dans la zone de Bakassi, notamment en construisant une station relais FM et Tv à Issobo.

S’agissant de l’important secteur de la défense qui conditionne tout, le BIR, le bataillon d’intervention rapide qui a remplacé l’année dernière l’opération Delta, dispose en ce moment d’importants moyens matériels et humains. Il s’est déjà déployé sur le plan géographique à Jabane II, au Rio del Rey, à Akwa, à Issobo. En clair, l’effort de développement de Bakassi n’a fait que s’accélérer et deux ans après la rétrocession, il est de plus en plus visible, rendant du même coup irréversible la souveraineté du Cameroun sur cette région pleine de promesses.

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